«Le FLN n'est pas né avec une moustache» : c'est en ces termes que le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, s'est attaqué, avant-hier, au RND dont le patron, Ahmed Ouyahia, a rappelé que «Bouteflika est le président de tous les Algériens». Ould Abbès faisait allusion à la création du RND en 1997 et qui a remporté la majorité de l'APN quelques mois plus tard. Hier matin, lors d'un meeting à Skikda, le même Ould Abbès a adopté un discours conciliant, appelant les partis politiques engagés dans les législatives du 04 mai prochain à s'éloigner du discours de l'invective. Il a estimé que «les partis politiques se devaient de se respecter mutuellement et d'éviter la politique infructueuse de l'invective». Sauf que dans l'après-midi, le temps d'un second meeting à Constantine, le patron du FLN a remis une couche, durcissant son discours agressif à l'égard de son allié au sein du gouvernement. «Le FLN est né avec les moustaches des révolutionnaires. Il n'est pas fabriqué», a-t-il lancé, en citant les noms de Zighoud Youcef, Larbi Ben M'hidi et Mustapha Benboulaïd. Ould Abbès a commis de nouveau une confusion entre le FLN historique qui a libéré le pays, lorsque les hommes se sacrifiaient pour l'Algérie, et le FLN d'aujourd'hui dont les hommes sacrifient tout pour leurs propres intérêts. La réaction d'Ould Abbès se veut une réplique au patron du RND qui a critiqué les partis qui parlent au nom du Président et s'attribuent le mérite de la Révolution de 1954. A Constantine donc, le patron du FLN a mis en garde contre toute atteinte au parti de l'Etat, appelant à son respect. A Skikda, il a indiqué qu' «Abdelaziz Bouteflika est le président de tous les Algériens et du FLN qui lui demeurera fidèle», rappelant que «Bouteflika a sauvé l'Algérie sur le plan sécuritaire par la politique de la Concorde civile et de la Réconciliation nationale et a jeté les bases de la bonne gouvernance». Il a précisé que la génération de Novembre s'éteindra et «il faut remettre le flambeau aux jeunes, à condition qu'ils aient les mains propres pour préserver l'intégrité du territoire national et l'union du peuple algérien et qu'ils soient à la hauteur de la responsabilité». Il a affirmé, en outre, que son parti avait présenté les candidatures de 183 femmes pour les législatives du 04 mai prochain. Alors que ce nombre est imposé par la loi, qui exige la présence de 30% de l'élément féminin dans les Assemblées élues, Ould Abbès a souligné que «ce chiffre est un record et reflète la résolution de sa formation politique à donner à la femme sa place dans la représentation populaire au sein des institutions élues».