Les autorités vénézuéliennes n'arrivent pas à stopper les émeutes qui ont éclaté dans plusieurs régions du pays il y a deux semaines. Le président, Nicolas Maduro, a ordonné de déployer l'armée dans les rues de la ville en prévision de grandes manifestations. Les partis libéraux et les communistes se sont insurgés contre le régime au pouvoir. La perspective d'un dialogue s'éloigne de plus en plus alors que le gouvernement se prépare à envoyer l'armée contre l'opposition. Dernier scénario: les militaires peuvent encore exprimer leur propre volonté politique et s'emparer des leviers du pouvoir. «Trois personnes, deux opposants et un militaire, ont été tuées pendant les manifestations. Le soldat a été abattu par un tireur d'élite», a rapporté Tarek William Saab, délégué aux droits de l'homme pour le Venezuela. Des manifestations sont régulièrement organisées au Venezuela depuis 2014, entraînant parfois des morts. L'activité protestataire a connu un regain fin mars après la décision de la Cour suprême du Venezuela de priver le parlement de son pouvoir législatif à cause «de décisions invalides». La raison formelle de la discorde était le refus des députés de reconnaître comme invalide l'élection de députés de l'Etat d'Amazonas en décembre 2015 à cause des soupçons de falsifications. Le Conseil permanent de l'Organisation des Etats américains a adopté une résolution évoquant «une grave violation de l'ordre constitutionnel au Venezuela». L'Argentine, le Brésil, le Chili, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Paraguay, le Pérou, l'Uruguay et la Colombie ont appelé Caracas à annoncer des élections anticipées pour régler la crise politique. Nombre de témoins cités par la presse, parlent de climat qui ressemble à une guerre avec des incendies et confrontations. Les forces de l'ordre usent de gaz lacrymogène, tandis que du cocktail molotov est lancé par les émeutiers.