La contestation sociale continue en Tunisie, favorisée par la dégradation des conditions socioéconomiques du pays depuis la révolte populaire qui a abouti à la destitution de Zine El Abidine Ben Ali. Des protestataires de Dehiba, à la frontière tuniso- libyenne, ont exprimé leur colère par des émeutes. Des jeunes de Dehiba, dans la province de Tataouine, ont fermé le passage à la frontière tuniso- libyenne, au niveau d'Ouni et Mratba, exigeant des emplois et des projets de développement, écrit la presse tunisienne. D'autres contestations sociales sont enregistrées en Tunisie, toujours contre les dures conditions socioéconomiques caractérisées par le chômage. Le premier ministre tunisien Youcef Chahed se rendra dans la province de Tataouine le 27 avril pour annoncer des décisions et des mesures pour relancer le processus de développement dans la région frontalière avec la Libye, d'après la presse. Les protestations populaires sont enregistrées notamment à la frontière avec la Libye, pays qui souffre du chaos depuis l'ingérence militaire en 2011. La situation peut être exploitée par les terroristes de Daech pour tenter de récupérer le mécontentement populaire. Les experts estiment à près de 3000 le nombre de terroristes tunisiens dans les rangs de Daech en Libye. Un média tunisien accuse une mouvance dite islamiste d'exploiter les contestations dans la province de Tataouine. En mars 2016, une attaque été menée par Daech dans la province Ben Guerdane, à la frontière tuniso-libyenne. Nombre de militaires et policiers tunisiens ont été tués et trente-six terroristes présumés éliminés, annonçait le ministère tunisien de l'Intérieur. Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, dénonçant les attaques revendiquées par Daech, a noté que l'attaque avait peut-être pour but l'occupation de la région et la proclamation un califat. Ces propos signifient que Daech tente d'exploiter les 500 kilomètres de la frontière tuniso-libyenne pour tenter d'instaurer des camps, mettant à profit les dures conditions sociales dont souffrent les habitants de la région. Les protestations sociales individuelles et collectives en mars dernier atteignaient 1089 mouvements contre 949 au mois de février 2017, écrit l'observatoire social tunisien relevant du forum tunisien pour les droits économiques et sociaux ; les contestations collectives ont vu, en particulier, des protestations sans précédent dans le gouvernorat de Tataouine. Ces mouvements se sont caractérisés par leur nombre, puisque plusieurs délégations et régions ont connu, simultanément, des mouvements de protestation d'ordre économique, social, politique, administratif et sécuritaire axés sur la situation de développement dans la région avec l'implication de toutes les catégories sociales de manière générale et globale comme élément notable, indique l'observatoire dans un texte. D'autres protestations ont explosé à la fin du mois de mars dans le gouvernorat du Kef avec des tendances à l'escalade. Dans le centre et plus spécifiquement dans le gouvernorat de Sfax, plusieurs protestations ont été relevées avec une instabilité de la situation dans l'île de Kerkennah suite aux changements de position de la société Petrofac, écrit la presse. Comme dans d'autres pays, les dures conditions sociales auxquelles la population est confrontée sont exploitées par Daech. La Tunisie a été visée par de nombreux attentats ciblant des touristes, civils, militaires et opposants. Les attentats ont été revendiqués par Daech qui compte, d'après Tunis, des milliers de terroristes tunisiens. Un débat a eu lieu en Tunisie sur le retour des terroristes, et l'opinion publique a exprimé le refus du retour en Tunisie des tunisiens de Daech.