Les problèmes socioéconomiques que connaît la Tunisie pèsent sur le pays qui enregistre souvent des protestations populaires. C'est un week-end mouvementé que la Tunisie a connu, avec des contestations dans nombre de localités. Des confrontations ont opposé les manifestants aux forces de l'ordre. Dans la province de Sidi Bouzid ont eu lieu des affrontements avec les forces de l'ordre, qui ont reçu l'appui de renforts arrivés en masse de Sfax et de la province. Les protestations ont gagné après Maknassy, les localités de Mazzouna, Menzel Bouzaïane et Omrane. Les affrontements les plus intenses se sont passés à Maknassy avec usage massif de gaz lacrymogène et afflux de renforts, d'après la presse tunisienne. Dans la province Ben Guerdène, la scène est la même. Les confrontations enregistrées jeudi ont repris hier, opposant les jeunes de la ville et les forces de l'ordre à la tombée de la nuit. Les protestants ont bloqué la route entre Ben Guerdene et Medenine au niveau de la localité de Hassi Amor. Dans la province Médenine, des jeunes ont organisé nombre de manifestations avec blocage des routes vers Ben Guerdene. La situation reste tendue au niveau des routes menant à Gabès et à Tataouine, où les protestations se sont relativement calmées en fin d'après-midi. La situation était tendue dans nombre de régions de la Tunisie où le mécontentement social gagne du terrain. Intervenant hier dans la Matinale de la radio tunisienne Shems FM, le président du bloc parlementaire du Front populaire a noté que la colère des habitants de Meknassi, Sidi Bouzid, Ben Guerdane ou d'autres régions est provoquée par le discours de langue de bois du gouvernement, qui n'a pas pris au sérieux les problèmes sociaux et s'est contenté d'exprimer des paroles lénifiantes. «Les gens n'en peuvent plus. Ils vivent dans l'extrême pauvreté et en ont marre des fausses promesses. Ils n'ont plus d'espoir et ont perdu toute confiance. Ceci a conduit tout naturellement à l'explosion sociale», a-t-il noté. Les manifestations qui se déroulent depuis quelques jours dans ces régions sont bien encadrées, mais l'absence de réaction des autorités a accru la colère des gens et provoqué quelques débordements, a-t-il ajouté. Des délégations ministérielles s'étaient rendues, hier, à Sidi Bouzid et Ben Guerdane, pour tenter d'obtenir le calme. La Tunisie souffre, depuis la révolution, de la dégradation des conditions socioéconomiques, dues notamment à la fuite de nombreux touristes à cause des attentats extrémistes. Daech a revendiqué nombre d'attentats perpétrés contre des opposants, militaires, civils, éléments des forces de l'ordre et touristes. Des protestations ont eu lieu en Tunisie contre le retour dans leur pays des extrémistes. Ils seraient, d'après le gouvernement tunisien, 3000 extrémistes à être partis renforcer les rangs de Daech en Syrie, en Irak et en Libye. Confrontée au terrorisme et aux dures conditions socioéconomiques, la Tunisie a lancé un appel en direction des investisseurs qui ne se pressent pas. Nombre de pays ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Tunisie, par crainte des attentats perpétrés par Daech.