Premier à avoir révélé la mort du chanteur Michael Jackson, le site internet TMZ.com. une coentreprise du portail internet AOL et de Telepictures Productions, a largement devancé les médias traditionnels en donnant l'annonce de l'hospitalisation du «roi de la pop», puis de sa mort. ussitôt la nouvelle a envahi le web, démultipliée sur le site de micro-blogs Twitter, affichée sur des sites de socialisation comme Facebook, échangée par courriels et diffusée à l'infini par textos. Les autres médias ont confirmé à leur tour les informations de TMZ, permettant aux internautes de se reporter sur les sites d'information ou les portails habituels pour s'informer. Yahoo a battu plusieurs records à cette occasion : sa page d'accueil a eu cinq fois plus de trafic que d'habitude, et son article de Une «Michael Jackson hospitalisé d'urgence» a enregistré un record absolu de clics : 800 000 en l'espace de 10 minutes. Yahoo a annoncé que la mort de Michael avait déclenché plusieurs records, en particulier celui du plus grand nombre de visiteurs sur la page Yahoo news, dépassant celui enregistré le jour de l'élection de Barack Obama : 15,1 millions», contre 16,4 millions de personnes. Yahoo a aussi fait un relevé des thèmes ayant suscité le plus de recherches sur son site, notamment «chirurgie esthétique», le médicament «Demerol» évoqué comme une cause possible du décès, ou encore «comment faire le moonwalk», le mouvement de danse emblématique de Michael Jackson. Google a confié que le pic de recherches était si marqué que son site d'informations avait réagi comme s'il s'était agi d'une attaque informatique. Plusieurs autres sites ont connu des défaillances en raison de l'intensité du trafic, en particulier Twitter, mais ils ont globalement tenu le coup. Le cofondateur de Twitter Biz Stone a posté un message en descendant de l'avion : «Je sors d'un vol de 10 heures et je découvre que Twitter est de facto une veillée funèbre pour Michael Jackson».
L'Afrique se souvient et pleure Michael Si la nouvelle du décès de Jackson n'a pas rendu prolixe le président Barack Obama considérant Michael Jackson comme une «icône» de la musique, tout en relevant que certains aspects de sa vie étaient tristes et tragiques, pour l'Afrique, son pays d'origine, Michael n'en reste pas moins un «fils» et une icône. Beaucoup là-bas retiennent surtout l'artiste de génie, engagé contre la faim sur le continent et considéré comme un «fils», même si certains peinent à lui pardonner ses frasques. En Ethiopie, l'émotion est particulière, car Jackson fut à l'origine d'une mobilisation internationale contre la famine grâce au morceau We Are The World (1985), coécrit avec Lionel Richie et interprété par plus de 20 chanteurs. De Nairobi à Dakar, les témoignages émus et les commentaires élogieux sont nombreux sur Michael Jackson, fils d'une famille noire pauvre du nord des Etats-Unis et, par ses ancêtres esclaves déportés, un «fils» d'Afrique où il s'est rendu dans les années 1970 et 1990. Nombre d'artistes africains retiennent de «Bambi» son côté «exigeant, professionnel» et sa capacité à «innover tout le temps». «A l'exception de son comportement personnel, il laisse le souvenir d'une icône, surtout pour sa chanson nous invitant à laisser un meilleur monde pour les générations futures», a résumé le ministre éthiopien de la culture. Il savait qu'il allait mourir jeune L'ex-femme du chanteur, Lisa Marie Presley, affirmait sur sa page internet Myspace que Michael, «savait» qu'il allait mourir jeune, comme son père Elvis Presley. «Il y a plusieurs années, Michael et moi avions une conversation profonde sur la vie en général», écrit Lisa Marie, qui fut mariée au «roi de la pop» de 1994 à 1996, dans un message intitulé «Il savait». «Il m'avait interrogée sur les circonstances de la mort de mon père. A un moment il s'est arrêté, il m'a regardée intensément et m'a dit, avec une certitude presque tranquille, ‘je crains fort de finir comme lui'. Le décès soudain de Michael Jackson à l'âge de 50 ans a rappelé à beaucoup la mort prématurée d'Elvis Presley en 1977, à l'âge de 42 ans. Par ailleurs, l'autopsie a permis d'écarter un acte criminel comme cause de la mort brutale du «roi de la pop», tandis que sa consommation de médicaments a été évoquée par des proches. Le corps a été remis à la famille vendredi soir, vers 21h (4h GMT), à l'insu des très nombreux journalistes réunis devant l'institut médico-légal. La mort de Michael Jackson intervient alors qu'il se préparait à un grand retour sur scène le mois prochain à Londres. Selon l'avocat de la famille, la vedette «répétait et travaillait extrêmement dur pour se remettre en forme». Il a affirmé qu'il s'était inquiété de la consommation de médicaments de Michael Jackson et en avait fait part aux proches de la star. Il faut savoir que l'usage illégal de certains médicaments opioïdes, cité comme une cause possible de la mort de Michael Jackson, ont provoqué des décès en hausse de 114% entre 2001 et 2005, selon un rapport récemment publié par l'agence américaine de lutte contre les stupéfiants. L'annulation des concerts pourrait coûter cher La mort du chanteur, trois semaines avant son retour sur scène prévu pour une cinquantaine de concerts à Londres, a laissé de nombreux fans désemparés et pourrait coûter cher aux organisateurs des spectacles dont les billets se sont arrachés. Près de 900 000 billets s'étaient envolés en quelques heures à la mi-mars et des milliers de billets supplémentaires avaient encore été mis en vente mercredi matin. Les places coûtaient 50 et 75 livres, et jusqu'à 770 livres pour le «thriller package» avec champagne et accueil VIP, mais étaient proposées sur le site eBay à des prix exorbitants. Dix concerts étaient prévus à l'origine, mais l'appétit des fans avait fait gonfler le nombre à une cinquantaine. Ces concerts devaient marquer le retour sur scène du roi de la pop pour la première fois depuis 1997. Mais que va-t-il advenir des centaines de milliers de billets vendus? L'organisateur AEG Live n'avait toujours pas communiqué sur le sujet en début de soirée tandis que le site internet de la salle indiquait : «A cet instant, nos pensées sont avec les enfants, la famille et les amis de Michael. Nous annoncerons des informations sur les billets en temps voulu». Le site de vente sur internet Seatwave a en revanche assuré que tous les billets achetés par son intermédiaire seraient remboursés dans leur totalité, tout comme le site d'échange de billets Viagogo. La facture devrait être salée pour AEG Live, ou son assureur s'il en a un. La société n'a eu aucun mal à trouver la couverture estimée à 85 millions de livres pour les dix concerts initiaux, mais la tâche s'avérait plus difficile pour placer les 300 millions des 40 concerts supplémentaires. Au point que le patron de la société de promotion indiquait en mars être «prêt à s'autoassurer». Le mois dernier, il avait précisé avoir une assurance pour les 23 premiers jours, mais pas les autres dates. Selon l'hebdomadaire professionnel Billboard, AEG Live aurait pu engranger 115 millions de dollars entre la vente des billets et le merchandising. L'organisateur des cinquante concerts que Michael Jackson devait tenir à Londres début juillet a indiqué qu'il communiquerait sur un possible remboursement. Seule une cinquantaine de millions de livres seraient couverts par les assurances, AEG Live n'était en effet assuré que pour les 23 premiers jours. Un secret bien gardé L'état des finances du chanteur est un secret bien gardé, avec pour seule certitude que la série de concerts à laquelle il s'était engagé devait conforter sa situation. Une chose est sûre : il avait pris la meilleure décision financière de sa vie en achetant, en 1985, l'éditeur musical ATV, propriétaire de l'essentiel du catalogue des chansons des Beatles, pour 47,5 millions de dollars. Dix ans plus tard, il a apporté ces actifs à Sony, pour créer une coentreprise possédée à 50% par une société fiduciaire à son nom. Aujourd'hui Sony/ATV possède les droits sur les chansons de Michael Jackson, des Beatles, mais aussi de Bob Dylan et Joni Mitchell, et de musiciens best-sellers actuels comme Lady Gaga ou encore les Jonas Brothers. Aucun chiffre d'affaires de cette entreprise n'est public, ce qui interdit de savoir les revenus qu'en tirait le chanteur, au train de vie notoirement extravagant. Le Wall Street Journal affirmait vendredi que Michael Jackson gagnait 19 millions de dollars par an au moment de sa mort, 7 millions émanant de sa part dans Sony/ATV. De source informée, on estime à deux milliards de dollars la valeur de l'entreprise, soit un milliard de dollars pour la fiducie Michael Jackson. Cette fortune n'empêchait pas le chanteur d'affronter des difficultés financières récurrentes. Pendant quelques années après son acquittement, Michael Jackson avait bénéficié de la générosité du fils du roi de Bahreïn, après la fermeture par les autorités de Neverland en raison de salaires non versés. Mais cette relation s'est terminée devant les tribunaux. En novembre 2008, le cheikh Abdullah Ben Hamad Al Khalifa affirmait avoir avancé 7 millions de dollars au chanteur américain en contrepartie de la promesse de ce dernier de produire un disque, écrire une autobiographie et jouer dans une comédie musicale. Quant à la société d'investissements Fortress Investment Group, qui avait racheté en 2006 les dettes du chanteur, elle s'est refusée à tout commentaire. Que vont devenir les trois enfants de la star ? Le devenir des trois enfants de Michael restait flou au lendemain du décès brutal de leur père, tandis que des médias évoquaient la possibilité de voir la mère biologique des deux aînés batailler en justice pour en obtenir la garde. Tous se trouvaient vendredi sous la garde de la mère de Michael Jackson, Katherine. Les droits de Mme Rowe sur les deux aînés n'étaient pas clairs. Séparée de Jackson depuis 1999, elle aurait abandonné la garde et l'autorité sur les enfants à son ex-mari. Que va-t-il leur arriver ? Si la mère a abandonné ses droits parentaux, qui va en avoir la garde ? Si cela se vérifie, la mère des deux aînés pourrait prétendre à leur garde et obtenir une pension substantielle. L'avocat Brian Oxman, proche de la famille Jackson, a estimé que Katherine Jackson allait s'occuper des enfants. «Il est probable que Mme Jackson va s'occuper d'eux, elle les aime profondément. «La question la plus épineuse pourrait être celle du devenir du dernier-né, du fait que l'identité de la mère porteuse n'a jamais été révélée. Un lieu de pèlerinage Des centaines d'admirateurs étaient rassemblés vendredi matin auprès de son étoile sur le «boulevard de la gloire» à Hollywood, déposant fleurs, des ballons ou des peluches à la mémoire du chanteur disparu. Scellée il y a 25 ans, en plein phénomène «Thriller», devant le théâtre Grauman, épicentre du quartier historique du cinéma dans le nord-ouest de Los Angeles, l'étoile du «roi de la pop» était entourée d'une petite foule, certains y avaient même passé la nuit. L'attroupement attire aussi les caméras, tandis que des bus de touristes marquent un arrêt. Sur le trottoir, à quelques dizaines de mètres de l'entrée du théâtre Kodak où se déroulent chaque année les Oscars, des fleurs, des bougies, mais aussi des portraits et des peintures de Michael Jackson, période «coupe à l'afro», ont été déposées. Jeudi soir, alors que la mort de Jackson n'avait été annoncée que depuis quelques heures, d'autres admirateurs du roi de la pop ont préféré célébrer sa vie et son œuvre en dansant au son de ses chansons. Devant l'hôpital, des centaines de personnes s'étaient également rassemblées, certaines brandissant des portraits à l'effigie de la star, d'autres saluant l'artiste en effectuant un «moonwalk», ce pas de danse semblant défier la physique. Des scènes comparables se sont déroulées à l'autre bout du pays, dans le quartier de Harlem à New York, où des dizaines de personnes se sont agglutinées devant le théâtre Apollo, salle de concert légendaire qui, sur son tableau d'affichage, rendait hommage à Michael Jackson, «une vraie légende». La destination de la dépouille n'a pas été précisée par la famille et aucune information n'a filtré sur les funérailles du chanteur.