Le président français, Emmanuel Macron, a désigné son premier ministre. Il s'agit de Edouard Philippe, du parti Les Républicains. La nomination d'Edouard Philippe, député maire Les Républicains du Havre, comme Premier ministre d'Emmanuel Macron, a été annoncée hier par le secrétaire général de l'Elysée. Le premier ministre est chargé par le président français de constituer le gouvernement dans un délai de quelques jours. Les Républicains est un parti malmené par l'élection présidentielle française de 2017, et c'est un jeune qu'Emmanuel Macron a choisi au poste de premier ministre. Né il y a 46 ans à Rouen d'un père professeur de français, Edouard Philippe, diplômé de Sciences Politiques à Paris en 1992 puis de l'Ena, dès 1995, il se rapproche d'Antoine Rufenacht, le maire du Havre jusqu'en 2012, puis participe à la création de l'UMP aux côtés d'Alain Juppé. Edouard Philippe ne le quittera plus et se définira comme «indéfectiblement lié» à lui. Leur collaboration va durer quinze ans. Même quand Alain Juppé, condamné en 2004 dans l'affaire des emplois fictifs du RPR, doit démissionner de la présidence de l'UMP, Edouard Philippe reste en contact avec l'ancien premier ministre. Ils retravaillent brièvement ensemble en 2007 quand Alain Juppé reste un mois ministre de l'Ecologie. Battu aux législatives, il doit quitter le gouvernement. Edouard Philippe devient directeur des affaires publiques d'Areva, un poste qu'il occupe jusqu'en 2010, date à laquelle il prend la succession d'Antoine Rufenacht à la mairie du Havre. La désignation d'Edouard Philippe, ami d'Emmanuel Macron depuis 2011, renforce l'image de jeunesse que le président compte donner au gouvernement. Le premier ministre Bernard Cazeneuve a quitté Matignon hier. Il avait remplacé Manuels Valls, démissionnaire pour se présenter candidat à l'élection présidentielle remportée par Emmanuel Macron. Manuel Valls a tenté, après la défaite, de négocier avec le mouvement La République en Marche, présidé par Emmanuel Macron, pour les élections législatives, mais a essuyé un refus humiliant. Des politiciens français ont réagi à la nomination d'Edouard Philippe Le juppéiste Bruno Le Maire s'est félicité de la nomination d'Edouard Philippe, plus jeune Premier ministre depuis Laurent Fabius. Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains, tentant de minimiser la portée de la nomination d'Edouard Philippe a évoqué une «décision individuelle». Nombre de cadres Les Républicains dénoncent la nomination d'un responsable de ce parti. «Le vieux monde est de retour», a dénoncé Jean Luc Mélenchon. «Ne donnez pas les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron», a-t-il exhorté. Le maire d'Henin Beaumont Front national Steeve Briois a immédiatement tourné en dérision le «renouveau» promis par Emmanuel Macron, relevant qu'Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée, chargé d'annoncer la nomination, avait été chef de cabinet de Pierre Moscovici, ministre de l'Economie de François Hollande. Alain Juppé a salué les qualités d'Edouard Philippe, lui souhaitant «bonne chance». Il soutiendra néanmoins les candidats Les Républicains. La nomination du juppéiste Edouard Philippe comme Premier ministre pourrait bien finir de dynamiter le paysage politique français. Celui-ci devra par ailleurs donner les premières impulsions de la politique qu'Emmanuel Macron veut mettre en œuvre, mais aussi de conduire la bataille des élections législatives de mai 2017, écrit la presse. Le gouvernement d'Edouard Philippe sera connu aujourd'hui, a précisé l'Elysée. Les politiciens français se préparent aux élections législatives, prévues pour juin, tandis qu'Emmanuel Macron était hier en Allemagne, premier pays visité après son investiture le 14 mai.