La coopération judiciaire algéro-européenne se renforce avec un nouvel accord signé hier à Alger, concernant cette fois un projet de soutien au programme de réinsertion des détenus. L'Algérie et l'Union européenne ont lancé, hier, le projet de programme de réinsertion des détenus, avec la signature d'un accord dans ce cadre. ce dernier a été signé officiellement en présence de l'ambassadeur de France en Algérie, du directeur de ce programme et représentant du ministère de la justice et d'importants cadres français du secteur. C'est l'ambassadeur de France en Algérie, M. Bernard Emié, qui a ouvert officiellement la cérémonie du lancement du programme d'appui au secteur de la justice en Algérie, tenue hier à l'hôtel Sheraton, à Alger. M. Emié a indiqué que «ce jumelage vise à améliorer les conditions de détention et de réinsertion des détenus en Algérie et ce, avec la collaboration des italiens». «Ce programme est vaste et touche à plusieurs points dans le domaine judiciaire, surtout les juridictions de première instance, d'appel, de la cour suprême et sur la question des filtrages des pouvoirs», ajoute-t-il. Cette coopération a contribué au programme européen pour le renforcement des structures et du fonctionnement du centre de recherche juridique et judiciaire. Ainsi tous les principaux acteurs sont mobilisés à travers ce programme, soit les magistrats, les greffiers, les avocats …etc. «Il est naturel pour l'Union Européenne et ses Etats membres de soutenir les efforts de réforme et de modernisation de la justice algérienne pour permettre à l'Etat de droit de s'affirmer et de se renforcer davantage», estime l'ambassadeur, pour qui l'Algérie et la France sont deux pays qui partagent une même culture juridique. Il rappelle qu' «au cours des années précédentes, plusieurs responsables auprès du ministère de la justice française ont effectué des visites de travail pour consolider les relations entres les deux pays et ce, en signant plusieurs accords de coopération». De son côté, le directeur du programme et représentant du ministère de la justice algérien, Mourad Karim Ouagueni, a communiqué plus de détails sur cette coopération entre les deux pays. «Cette coopération a une durée opérationnelle de 48 mois (4 ans), d'un montant global de 10,75 millions d'euros (9 millions de l'UE, 450 000 de la France et 1,1 million d'Algérie)», précise-t-il ; rappelant que «ce système s'intègre pleinement dans le processus de réforme de la justice initié par le président de la République», M. Ouagueni rappelle que «l'objectif global est de contribuer au renforcement de l'Etat de droit et de garantir une justice indépendante, impartiale, équitable et accessible à tous les citoyens de façon à consolider la crédibilité des institutions des acteurs, ainsi que la confiance du peuple envers la justice de leur pays». Enfin le porte-parole du ministère a affirmé que «la justice d'aujourd'hui est interpellée pour répondre au mieux aux attentes de la société et du justiciable. Pour ce faire, elle doit agir notamment sur les ressources humaines et sur l'organisation judiciaire».