Photo : APS Par Hasna Yacoub Dans le cadre de la poursuite de la réforme de la justice et des établissements pénitentiaires, une deuxième convention de financement d'un projet de coopération d'appui à la réforme du secteur pénitentiaire en Algérie avec la Commission européenne a été signée hier au siège du ministère de la Justice. Cette convention vise à mettre les établissements pénitentiaires algériens aux normes modernes et universelles. Le secrétaire général du ministère de la Justice, M. Messaoud Boufercha, l'a d'ailleurs confirmé en indiquant qu'il est attendu de ce projet «une expertise de pointe afin de mettre en place une politique pénitentiaire moderne aux normes internationales». Pour sa part, l'ambassadeur de l'Union européenne à Alger, M. Plasa Wolfgang, a estimé que «des conditions doivent être mises en place pour propulser le développement économique, humain et social, notamment l'Etat de droit, le respect des droits de l'Homme, la séparation des pouvoirs et la mise en place d'un système judiciaire indépendant et efficace». Il a considéré que le projet signé est une nouvelle preuve de l'engagement du gouvernement algérien à mettre en place ces conditions, notamment dans le domaine judiciaire. M. Wolfgang a indiqué dans ce sillage que le projet vise en particulier à l'amélioration des conditions de détention et à favoriser la réinsertion des détenus dans la vie économique et sociale du pays. Les résultats attendus de cette convention, selon lui, sont une meilleure réinsertion sociale et économique des détenus par un soutien de la société civile, et l'amélioration des compétences du personnel pénitentiaire par l'intégration de bonnes pratiques et innovations expérimentées dans des contextes comparables. Il est également attendu du programme «une amélioration des conditions de vie en détention avec la réhabilitation des centres de détention, une meilleure administration et sécurisation des établissements par la mise en œuvre d'équipements modernes et l'introduction d'un modèle de gestion rénové», a-t-il encore affirmé. L'ambassadeur estime qu'avec les deux projets signés entre l'Algérie et l'UE «nous allons contribuer efficacement à la mise en œuvre des réforme du système judiciaire algérien». Il est à rappeler justement qu'une première convention a été signée en octobre 2004 avec la Commission européenne relative au programme d'appui à la réforme de la justice. Cette convention, dont la mise en application est en cours, englobe trois des quatre axes du programme de la réforme de la justice engagée par l'Algérie depuis 1999. Les axes portent sur la révision de la législation, la valorisation des ressources humaines la modernisation de l'appareil de la justice et la réforme du secteur pénitentiaire. La Commission européenne a accompagné dans sa première convention la mise en œuvre des trois premiers volets du programme, mettant l'accent sur le développement institutionnel, la réforme des organes judiciaires, la formation du personnel et la modernisation informatique. Afin de soutenir le programme dans son intégralité, la deuxième convention, signée hier, a ciblé la réforme du secteur pénitentiaire et la réinsertion sociale des détenus. Précisons enfin que la convention de financement du programme d'appui à la réforme du secteur pénitentiaire a une durée d'exécution de quatre années et qu'il sera financé à hauteur de 17 millions d'euros par la Commission européenne et bénéficiera d'un apport de 1,5 million d'euros mis à la charge du ministère de la Justice. Le tiers du budget réservé au programme de la convention est consacré à la formation.