Voir un film au cinéma, voilà une bonne habitude que plusieurs générations des habitants de Bouira ont oubliée. Pis encore, les jeunes âgés de moins de trente ans ne l'ont pas encore connu. Car les salles de cinéma dont disposait la wilaya et qui ont été fermées durant la décennie noire n'ont pas encore été rouvertes au public. Il a fallu attendre plus de deux décennies pour que les pouvoirs publics décident enfin de réhabiliter ces salles de cinéma. Mais là encore, l'espoir de voir ces structures fonctionner comme avant n'a pas tardé à s'amenuiser à cause de la crise financière. Ce qui fait donc que le projet portant rénovation des salles de cinéma de Bouira et de Lakhdaria est relégué aux calendes grecques. La salle de cinéma de M'Chedallah, quant à elle, a fait l'objet de réhabilitation. Ainsi, pour les salles de Bouira et de Lakhdaria, la nature de la propriété pose un sérieux problème. Selon le directeur de la culture, El Hachemi Bouhired, pour que le ministère de tutelle accepte de financer l'opération de rénovation et d'équipement, il va falloir que les communes cèdent ces biens au profit du secteur de la culture. À Lakhdaria et à Sour El Ghozlane, la direction de la culture et l'APC peinent à se mettre d'accord. Quant à la commune de Bouira, M. Bouhired affirme que la contrainte liée à la propriété est réglée et qu'il n'en reste que le transfert domanial. «Notre objectif est de faire une cinémathèque, non une salle de cinéma. Au ministère, ils nous ont dit qu'il faut assurer que le bien soit la propriété du secteur de la culture et on va vous financer l'opération de rénovation et d'équipement», a-t-il déclaré. Cependant, le théâtre de plein air de Bouira, un projet qui a accusé plusieurs années de retard, aura son budget d'équipement, selon le directeur de la culture. Même cas pour sept bibliothèques et sept autres salles de lecture qui relèvent du secteur de la culture. «Leur budget arrive incessamment et elles seront annexées à la Bibliothèque nationale», affirme-t-il. En revanche, les retombées de la crise économique que traverse le pays ces dernières années risquent d'être compromettantes pour le secteur de la culture à Bouira. Le Théâtre régional de Bouira, inauguré depuis une année déjà, est inopérant faute de budget permettant de recruter le personnel pour faire fonctionner ses différents services.