Après le succès remporté par la projection, samedi dernier, du film Ben Boulaïd réalisé par Ahmed Rachedi, dans le cadre des festivités de la commémoration du 55e anniversaire du déclenchement de la révolution, la direction de la culture de la wilaya et la maison de la culture de Bouira, Ali Zamoum, ont décidé de lancer «Les mardis du cinéma», un rendez-vous qui sera, d'après les responsables du secteur, entièrement consacré au septième art et à la projection de films produits par des réalisateurs dans le pays. Ces projections vont se faire en présence des producteurs et des réalisateurs et autres professionnels du monde cinématographique. Pour ce faire, la direction de la culture projette d'acquérir du matériel de projection pour équiper la salle de spectacles de la maison de la culture Ali-Zamoum. Notons que le film projeté en avant-première, à la veille de la célébration du 1er Novembre, retrace les moments forts de la vie de Ben Boulaïd surnommé «le lion des Aurès» et l'histoire d'un héros de la guerre de libération, depuis la fin de la seconde Guerre mondiale jusqu'à sa mort, en pleine lutte armée. L'initiative a bel et bien drainé un nombreux public, notamment des jeunes, qui, par le passé, avaient l'habitude de venir assister à des galas artistiques. Et de l'avis de certains d'entre eux âgés de 20 ans, «nous n'avons jamais eu la chance de voir un film dans une salle de cinéma». Des jeunes qui se sont accoutumés uniquement auxgalas de musique et de chanson, des jeunes qui ont toujours confondu la culture avec le défoulement. Cela au moment où plusieurs salles de spectacles à Bouira, la salle Errich, la salle Djerrah de Lakhdaria et la salle Djurdjura de M'chedallah, qui étaient destinées au départ au septième art, sont soit fermées soit transformées en théâtre ou salles des fêtes ou utilisées à d'autres fins par les responsables locaux. Cette situation est due, d'après certains animateurs, à l'absence de vision et de volonté de la part des responsables pour promouvoir ce volet de la culture et aux conditions sécuritaires qu'a traversées la région durant les années 1990, et d'autre part, au manque d'infrastructures et de moyens financiers. Cela a engendré l'absence d'un public cinéphile et la disparition de la culture du ciné-club au niveau de la région. A cet effet, les rares amateurs du 7e art ont été contraints de se rabattre sur les vidéothèques et l'Internet pour se distraire. Ainsi, avec cette nouvelle initiative, les responsables du secteur pensent pouvoir redonner un nouvel élan au cinéma à Bouira afin de susciter l'intérêt des citoyens pour le septième art.