D'un point de vue général, la ministre de l'Education nationale a réussi à maintenir l'ordre durant les trois jours des épreuves du BEM. Nouria Benghebrit, qui a mis en œuvre un plan d'action pour éviter la fuite des sujets et pour assurer la crédibilité de l'examen de fin de cycle, a gagné haut la main son défi. Même les tentatives de certains internautes de déstabiliser les candidats la veille des examens, en faisant circuler de faux sujets sur les réseaux sociaux, ont échoué. La ministre a aussitôt réagi depuis Mascara pour rappeler les sanctions réservées aux «perturbateurs». L'examen a été ainsi marqué par une bonne organisation. Par contre dans le fond, les parents d'élèves attendent encore beaucoup de la ministre. Ils ont relevé à ce propos deux problèmes : la surcharge du planning et les cas de tricherie. Depuis le premier jour des examens, ils n'ont de cesse de dénoncer le nombre d'épreuves dans lesquelles les candidats composaient en une journée. Des parents rencontrés devant les centres d'examens estimaient qu'organiser quatre épreuves par jour n'est pas «favorable pour les élèves qui ont du mal à se concentrer tout au long de leur examen». Les candidats, eux, ont également trouvé, disent-ils, du mal «à rester concentrés de 9h jusqu'à 17h avec seulement quelques quarts d'heure de repos». Pour les cas de tricherie constatés tout au long de l'examen, l'Organisation nationale des parents d'élève impute la responsabilité au département de Benghebrit. Ali Benzima regrette «le laxisme des responsables concernés, notamment les chefs de centres et les enseignants surveillants qui ont fermé les yeux devant les élèves tricheurs». Pour notre interlocuteur, il faudrait se demander comment les candidats ont réussi à introduire leurs téléphones portables à l'intérieur des salles d'examens, et comment ils ont réussi à obtenir des réponses aux questions de leurs sujets «sans êtres interpellés par les surveillants». Hier, dernier jour du BEM, des candidats ont publié sur les réseaux sociaux, 10 minutes après distribution, le sujet des science expérimentale. Sur la page Facebook BEM2017, des élèves voulant réussir à tout prix se sont partagé une photo du sujet en demandant à leurs amis des réponses aux questions. En l'espace de quelques minutes, des dizaines de candidats se trouvant en salle d'examen s'échangeaient les réponses en quelques clics. Ali Benzina estime que c'est la ministre de l'Education nationale qui «n'a pas réussi à faire entendre ses instructions». Il s'est dit indigné devant ces pratiques qui, constate-t-il, «n'existaient pas il y a quatre ans». Le président de l'Organisation nationale des parents d'élèves a, également, relevé d'autres dysfonctionnements que le département de Benghebrit aurait dû prendre en charge. «Il ne suffit pas de déployer des centaines de policiers et de gendarmes pour assurer un bon déroulement des épreuves. Il faut aussi donner la même égalité de chances de réussir pour tous les élèves. Ce qui n'est pas le cas», dénonce encore Benzina. Il évoquera les conditions dans lesquelles les élèves du Sud ont composé durant les trois derniers jours. «Ils ont dû composer dans des salles sans climatisation et en plein mois de Ramadhan», regrette notre interlocuteur. Il citera aussi l'exemple des candidats malades qui n'ont pas bénéficié de l'aide nécessaire. «Des parents ont dû d'eux-mêmes appeler des ambulances pour transporter leurs enfants vers les centres d'examen, en voulant leur éviter le risque de rater leur année scolaire», regrette-t-il encore.