Après les recommandations faites par la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) le 27 février dernier, des services externes du ministère du commerce sont astreints à l'interdiction d'introduire des mixtures d'herbes dans le territoire national. Selon Ayachi Dahar, représentant de la Direction du Commerce de la wilaya d'Alger, désormais, les herboristes ne sont plus autorisés à préparer des mixtures d'herbes, ni à faire la promotion des vertus thérapeutiques de leurs produits dans n'importe quel média. Il a indiqué que cette interdiction qui donne suite à l'instruction ministérielle publiée en mai 2017 prévoyait l'interdiction et l'arrêt immédiat de conditionnement ou de vente d'herbes (herboristes et artisans). L'instruction soumet, pour rappel, les herboristes à signer un engagement au niveau de la direction du commerce de la wilaya d'Alger et de suivre une formation dans le domaine, pour laquelle ils seront convoqués ultérieurement. La note ministérielle définit, souligne Dahar, «avec précision la pratique de l'activité d'herboriste pour éviter toute ambiguïté», précisant que tous les herboristes étaient tenus de modifier leur immatriculation au registre du commerce et de se conformer à un nouveau code spécifique à cette activité. En effet, pendant un délai de plusieurs mois, les herboristes devaient se conformer à ces conditions avant le 1er juin pour avoir la possibilité de rouvrir leur commerce. Dans le cas contraire, ils étaient appelés à changer d'activité. Les herboristes sont appelés à respecter le cadre de leur activité commerciale, à savoir, indique ce même responsable, «la vente d'herbes et de parties d'herbes médicinales non toxiques tendres ou sèches (interdiction de vendre des préparations et des mixtures médicinales)». De même pour l'arrêt immédiat de la vente de mixtures d'herbes et de compléments alimentaires. «Ils sont tenus d'éviter le recours aux méthodes thérapeutiques traditionnelles telles que la hidjama, la roquia et l'acupuncture», a rappelé le responsable. Pour la Fédération algérienne des consommateurs qui est à l'origine de cette initiative, l'instruction du ministère du Commerce tombe à point nommé car elle «barrera la route aux charlatans». Selon le président de la FAC, Zaki Hariz, «des analyses ont prouvé que 90% des produits des herboristes ne sont pas conformes, car il s'est avéré qu'ils contiennent une quantité de bactéries et ne répondent pas aux normes d'hygiène». C'est pourquoi, souligne-t-il, la Fédération qu'il préside avait également demandé aux deux ministères du Commerce et de la Santé de mettre à niveau les personnes exerçant le métier d'herboriste. «Le danger, c'est l'ignorance. Il faudrait des formations qualifiantes et des laboratoires conformes pour que les herboristes puissent mettre sur le marché un produit sûr qui ne présente aucun danger sur la santé publique», insiste notre interlocuteur. En Algérie comme ailleurs, les populations ont tendance à revenir vers les produits naturels. Un fait, dira Zaki Hariz, qui a incité la FAC à également demander au ministère de la Santé de «vérifier les produits mis à la vente par les herboristes et de valider leur compétence». De même, fait-il savoir, la Fédération algérienne des consommateurs a préconisé la création d'une liste nationale des noms d'herboristes et de leurs qualifications que tout citoyen pourra consulter.