Les prix du pétrole restaient sous pression hier en cours d'échanges européens du fait de signes montrant une hausse de la production malgré l'offre déjà surabondante. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 45,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 25 cents par rapport à la clôture de mardi. Le cours du Brent était tombé la veille à 45,42 dollars, son niveau le plus faible en 7 mois. Dans les échanges économiques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 17 cents à 43,34 dollars. Le cours du WTI était tombé avant-hier à 42,75 dollars, au plus bas depuis mi-novembre. «Plutôt qu'un catalyseur spécifique, les mouvements (de mardi) semblent être tout simplement une prolongation de la glissade que l'on a observée ces derniers mois, les marchés remettant en question l'impact des limitations de production menées par l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole)» et ses partenaires sur fond de croissance de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, ont relevé les analystes de Deutsche Bank. Et même au sein de l'Opep, la Libye et le Nigeria, exempts des limites du fait de problèmes géopolitiques qui pèsent sur leur industrie pétrolière, voient leur production augmenter. Mais comme l'ont fait remarquer les analystes de Commerzbank, «ce ne sont pas tant les évènements qui pèsent sur les prix, mais surtout le changement de point de vue, l'optimisme prédominant (après l'accord de l'Opep et ses partenaires pour limiter l'offre, NDLR) s'est globalement évaporé». Et les investisseurs étaient fébriles mercredi avant la publication des données hebdomadaires sur le niveau des réserves américaines d'or noir établies par le département américain de l'Energie (DoE). Selon la prévision médiane des analystes interrogés par l'agence Bloomberg, les réserves de brut devraient avoir diminué de 1,2 million de barils lors de la semaine close le 16 juin. Mais c'est surtout le niveau des réserves d'essence qui va être scruté par les investisseurs, car elles devraient s'être étoffées de 500.000 barils la semaine dernière. La semaine dernière, la hausse inattendue des stocks d'essence lors de la semaine close le 9 juin, et alors que la saison des grands déplacements automobiles aux Etats-Unis a débuté fin mai, avait pesé sur les cours.