Le département d'Etat américain constate une amélioration «considérable» des efforts consentis par le gouvernement algérien dans la lutte contre la traite d'êtres humains. Ainsi, dans le dernier rapport annuel sur le trafic de personnes établi par Washington, mardi, il est indiqué que l'Algérie est remonté dans le classement comparativement à l'année précédente. Le pays figure désormais dans la catégorie 2 sous surveillance, au lieu de la catégorie 3 qu'elle occupait en 2016. Année durant laquelle le gouvernement, par la voix du ministère des Affaires étrangères, avait officiellement contesté son classement, estimant que l'appréciation du département d'Etat était «loin de résulter d'une évaluation rigoureuse de la situation». Cette fois-ci, le rapport fait, au contraire, de l'Algérie un pays qui se conforme de plus en plus aux normes minimales de la loi américaine sur la protection des victimes de la traite (TVPA), adoptée en 2000. Le rapport fait remarquer que les crimes d'exploitation sexuelle des enfants et de travail forcé sont «des cas isolés» au niveau national bien qu'il soit un pays de transit et de destination pour l'immigration clandestine. A ce titre, le département d'Etat américain relève que le gouvernement algérien a pris en charge les victimes enregistrées en leur assurant des lieux d'hébergement temporaire dans un centre de transit. L'assistance médicale ainsi que d'autres services de base ont été également assurés en faveur de ces victimes présentes, pourtant, illégalement sur le territoire national. Un autre point salué dans le rapport de Washington est la promulgation, en septembre dernier, d'un décret présidentiel portant sur l'institutionnalisation du Comité interministériel chargé de coordonner les activités liées à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes. Ledit Comité a bénéficié pour mener à bien sa mission d'un budget spécial. Ce geste prouve, souligne le rapport, «la volonté politique de l'Algérie de faire face à cette problématique». De même pour les efforts fournis sur le plan juridique. Les autorités, note également le département d'Etat, ont déployé des efforts importants pour poursuivre les trafiquants. Grâce aux réalisations «clés» dans cette lutte, le gouvernement s'est lancé dans la poursuite de 16 présumés trafiquants et l'identification de 65 victimes de travail forcé, relève ce rapport présenté par le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson. Il a été rappelé, à ce propos, les dispositions du code pénal algérien qui prévoit de lourdes sanctions contre les auteurs de ces crimes. Le travail que mène, pour sa part, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) est loué dans ce dernier rapport qui évoque les six brigades de police pour lutter contre le trafic de personnes mobilisées, en plus de 50 autres brigades spécialisées dans la lutte contre les crimes commis contre les enfants. La politique véhiculée par le département de Noureddine Bedoui est, elle aussi, mise en avant dans le document de Washington. Et ce, particulièrement grâce au lancement de formations au profit de ses fonctionnaires, axées sur la lutte et la prévention contre le trafic de personnes. Le rapport note, toutefois, la nécessité pour le pays de se doter d'«un système efficace» de collecte de données sur l'application du dispositif contre la traite d'êtres humains.