L'Algérie a amélioré cette année, grâce aux efforts consentis, son classement dans le domaine de la traite des êtres humains, si l'on se fie aux conclusions du département d'Etat américain qui vient de publier son rapport annuel sur le sujet. Notre pays figure, ainsi, désormais, dans la catégorie "liste de surveillance Tier 2", alors qu'elle était, jusque-là, classée dans la catégorie 3. Le classement du département d'Etat, qui comprend quatre catégories, à savoir catégorie 1, catégorie 2, liste de surveillance de la catégorie 2 et catégorie 3, est "fondé davantage sur l'ampleur des efforts menés par les pouvoirs publics pour lutter contre la traite des personnes que sur l'étendue du problème dans le pays", indique le rapport du département de l'Etat sur le trafic de personnes, publié mardi à Washington. "Le gouvernement a enregistré des réalisations-clés durant la période considérée. Par conséquent, le classement de l'Algérie s'est amélioré en passant à la liste de surveillance Tier 2", reconnaît le département. Pour les réalisations, ce rapport présenté par le secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, évoque, entre autres, la poursuite de 16 présumés trafiquants et l'identification de 65 victimes de travail forcé. Le document affirme que l'Algérie "a consenti des efforts considérables" pour se conformer aux normes minimales en matière d'élimination de la traite d'êtres humains. Le rapport constate, à ce titre, que les crimes d'exploitation sexuelle des enfants et de travail forcé sont "des cas isolés" en Algérie même si elle (l'Algérie) demeure "un pays de transit et de destination" pour l'immigration clandestine. L'analyse de l'institution américaine relève que le gouvernement algérien a fourni aux victimes identifiées un hébergement temporaire dans un centre de transit, une assistance médicale, ainsi que d'autres services de base malgré leur statut d'immigrés illégaux. L'Exécutif a, en outre, manifesté sa volonté politique de faire face à cette problématique en promulguant en septembre dernier un décret présidentiel qui a institutionnalisé le Comité interministériel chargé de coordonner les activités liées à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes en le dotant d'un budget et d'un mandat en la matière. Les autorités ont déployé des efforts importants pour poursuivre les trafiquants, précise le département d'Etat, qui rappelle les dispositions du code pénal algérien prévoyant de lourdes sanctions contre les auteurs de ces crimes. Le rapport met également en exergue les efforts déployés par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) qui a mobilisé six brigades de police pour lutter contre le trafic de personnes en plus de 50 autres brigades spécialisées dans la lutte contre les crimes commis contre les enfants. Cela étant, l'Algérie devrait se doter, note le document, d'"un système efficace" de collecte de données sur l'application du dispositif contre la traite des êtres humains. En 2016, l'Algérie avait, pour rappel, contesté officiellement son classement à la troisième catégorie estimant que l'appréciation du département d'Etat était "loin de résulter d'une évaluation rigoureuse de la situation". Le ministère des Affaires étrangères avait, alors, affirmé que le rapport "n'avait pas pris en considération les efforts significatifs consentis par l'Algérie dans la prévention de la traite de personnes et ne rendait pas certainement justice à la posture claire et active de l'Etat algérien sur cette problématique". B. K.