«Ce qu'a dit Tebboune sur la dilapidation de 7 000 milliards de dinars est une vérité». Cette déclaration du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, également conseiller à la présidence de la République, faut-il le noter, faite hier à nos confrères de Dzaïr News, constitue un soutien franc au Premier ministre, résolument engagé dans le redressement de l'économie nationale. L'ex-ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, était-il visé par les propos du Premier ministre prononcés mercredi devant les membres du Conseil de la nation ? Pour Ouyahia, Abdelmadjid Tebboune vise loin. Estimant que «le Premier ministre ne vise pas particulièrement l'investissement dans le secteur de l'Industrie mais l'investissement en général», Ahmed Ouyahia qui s'exprimait hier devant les cadres de son parti, est convaincu que «la déclaration de Tebboune s'inscrit dans la logique de l'éclatement de la vérité que nous réclamons depuis toujours». Lorsqu'il dressait mercredi le bilan des investissements consentis pour relancer l'industrie nationale, à l'occasion de la présentation du plan d'action du gouvernement à la chambre haute du Parlement, le Premier ministre a rappelé que «l'Etat a consacré un énorme budget avoisinant les 70 milliards de dinars (soit 7 000 milliards de centimes) à l'investissement dans le domaine de l'industrie sans pour autant qu'il y ait eu un impact sur l'économie nationale et les citoyens». Il s'est même étalé sur la manière «peu orthodoxe» avec laquelle cet argent a été dépensé et beaucoup ont alors estimé que Tebboune visait Bouchouareb sans le nommer. Ainsi, tout en défendant indirectement un membre de son parti, le secrétaire général du RND jette ou «relance», encore une fois, une pierre dans le jardin de l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui serait donc le premier responsable du «chaos». Ouyahia avait, rappelons-le, à plusieurs reprises appelé à «dire la vérité au peuple». Et à l'occasion de la nomination de Tebboune, il avait tenu à lui «conseiller» de se départir de «la démagogie et du populisme» de son prédécesseur. Bien qu'il ait nié plus tard l'interprétation qui a été faite de ses propos, Ouyahia corrobore aujourd'hui beaucoup plus cette lecture avec ses affirmations. Il semble même à travers elles, «réclamer des comptes et des bilans». Abdelmalek Sellal, et durant les cinq années qu'il a passées à la tête de l'exécutif, n'avait présenté aucun bilan des gouvernements successifs qu'il a eu à diriger, bien que réclamé par plusieurs parlementaires de l'opposition.