Organisé du 20 au 22 août de l'année passée à Annaba, les actes du colloque international «Jugurtha affronte Rome», les actes du colloque international «Jugurtha affronte Rome», viennent d'être édités aux éditions de l'Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG). Ce colloque international organisé par le Haut-Commissariat à l'Amazighité (HCA) sur l'Agellid Jugurtha, une des figures illustres de notre histoire antique, atteste de l'engagement pris par le HCA à l'égard de la connaissance de l'histoire et de sa réappropriation par les générations montantes, a souligné le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, repris par l'APS. Durant cet important rendez-vous, il a été rappelé que le livre intitulé «la Guerre de Jugurtha» de l'historien romain est considéré comme la principale source historique de cette guerre qu'avait menée le roi numide entre 111 et 105 AV J.-C. Or, lit-on dans le même texte, on considère aussi que la plupart des informations contenues dans ce livre sont, d'une part, des tentatives dirigées contre des personnalités qui ont entravé les ambitions politiques de Salluste, et, d'autre part, visent à valoriser et à ancrer les orientations politiques de l'auteur. Le coordinateur scientifique de ce colloque Mohamed El Hadi Harèche, professeur d'histoire et des civilisations antiques à l'université Alger 1, a réparti les travaux de ce colloque en six axes. Le premier axe, dédié à la lecture de l'ouvrage «la Guerre de Jugurtha», a été animé par une pléiade d'universitaires dont Virgilio Enamorado Martinez, de l'université de Malaga (Espagne), qui a abordé la question de l'historiographie des Berbères dans le contexte de Jugurtha. Dans une communication intitulé un succinct commentaire du livre de Salluste «la Guerre de Jugurtha», Saïd Dahmani, docteur en histoire médiévale du Maghreb, a présenté une analyse des développements présentés par l'historien romain sur les conditions de l'affrontement, sur les protagonistes, en montrant combien son témoignage a occulté la partie numide. Les universitaires algériens, Azeddine Medjani, Salima Boudekhana et Ahmed Habbes, ont abordé, quant à eux, divers aspects en lien avec le contenu du livre «la Guerre de Jugurtha». Dans le deuxième axe, intitulé Jugurtha: un repère dans la résistance et la quête identitaire, l'universitaire Nabil Boudraa est intervenu sur la représentation de Jugurtha dans l'imaginaire mondial, suivi, dans le même sillage, par Ali Guerbabi, universitaire et auteur, qui a exposé les représentations de Jugurtha. Le même atelier a été enrichi par deux autres communications, l'une présentée par Mouloud Makhlouf, enseignant à l'université de Constantine, sous le titre La grandeur de Jugurtha, et l'autre donnée par Abderahmane Khelifa, docteur des universités et ancien cadre au ministère de la Culture, intitulée Mohamed Cherfi Sahli, précurseur de l'histoire algérienne : le message de Jugurtha. Consacré à l'image de Jugurtha dans la littérature universelle, le troisième axe du colloque a été animé par Nabile Fares, Arezki Metref, Malha Benbrahim-Benhamadouche, Aomer Oulamara (texte écrit et présenté en tamazight), Djilali Sari et Baya Maouche. Les cités numides et la guerre, thème du quatrième axe du colloque, a été décortiqué par Mohamed Hassine Fantar, Mustapha Khanoussi et Mohammed Tlili, de l'université de Tunis, Ramondo Zucca et Attilio Mastino, de l'université Sassari (Italie), Mohand Akli Ikherbane, de l'université de Guelma, et Jean- Pierre Laporte, chercheur associé au CNRS (Paris). L'avant-dernière séance, intitulée les guerres de Jugurtha, a été organisée sous la forme d'une table ronde animée par des universitaires algériens alors que la sixième séance a traité de la guerre et l'économie. Les actes du colloque, qui reprend toutes les communications présentées (en français, en arabe et en tamazight) par les universitaires et chercheurs aussi bien algériens que ceux venus d'autres pays, font état des recommandations formulées à l'issue de cette rencontre dont certaines sont déjà inscrites dans les projections du HCA. Cet ouvrage est dédié à la mémoire de Nabile Fares, professeur de littérature comparée, décédé le 30 aout 2016 à Paris, une semaine après avoir pris part aux travaux de ce colloque au cours duquel il a présenté une communication titrée pour une lecture de l'éternel Jugurtha de Jean Mouhoub Amrouche.