Abdelmadjid Menasra devra remplacer, aujourd'hui, Abderrezak Makri à la tête du MSP et ce, pour une période de cinq mois. Le président du Mouvement de la société pour la paix devra céder la présidence à l'ancien cadre du parti, aux termes de la fusion avec le désormais défunt Front du changement (FC), dissous. Les frères islamistes tiendront aujourd'hui, un congrès extraordinaire à la Foire des expositions, aux Pins-Maritimes, à l'est d'Alger, pour officialiser le projet de fusion FC-MSP entamé à la veille des élections législatives du 4 mai dernier. A cette occasion, les congressistes devront plébisciter Abdelmadjid Menasra, ancien président du FC dissous, à la présidence du MSP dans sa nouvelle version, en remplacement de Makri, affirment des sources du parti islamiste. L'actuel chef du MSP ne devrait reprendre son poste qu'après 4, voire 5 mois au maximum, pour préparer le congrès ordinaire prévu en mai 2018. Le 1er juillet dernier, lors d'un congrès extraordinaire, le FC avait officiellement approuvé sa dissolution, signant son retour dans la maison mère, le MSP en l'occurrence. Créé en 2012, le parti de Menasra n'a pas pu se faire une place dans le paysage politique national, surtout depuis que le MSP a quitté le pouvoir et s'est placé comme un incontournable acteur et représentant du courant islamiste au sein de l'opposition. C'est pourquoi l'ancien ministre de l'Industrie n'a jamais cessé d'appeler à l'unité de la famille des islamistes, ni caché son désir de revenir dans la maison mère, école du défunt Mahfoud Nahnah. Son rêve a fini par trouver un chemin vers sa concrétisation lors des élections législatives du 4 mai. La confection de listes communes sous le label du MSP fut la première étape d'un projet de fusion annoncé en grande pompe par les deux partis. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son Bureau exécutif tenue ce week-end, le MSP s'est félicité de l'aboutissement du processus de fusion engagé il y a quelques mois, indiquant que «notre projet d'union a atteint la phase de la réussite totale». Ce projet, a-t-on précisé, «a reçu l'adhésion de beaucoup de membres fondateurs et d'autres cadres qui ont quitté le Mouvement à différentes étapes». «Ils feront partie de l'union et des institutions du parti après le congrès», ajoute le document. Cependant, il faut dire qu'Abdelmadjid Menasra a eu à faire beaucoup de concessions pour réintégrer les rangs de son ancien parti avec ses militants. Le plus grand sacrifice était d'ailleurs de suivre la position du MSP qui a refusé l'offre du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de rejoindre le gouvernement au lendemain du scrutin du 4 mai. Bien que le Conseil consultatif du FC ait voté «pour l'intégration du gouvernement», celui du MSP a dit «non». Au final, Menasra n'avait d'autre choix que d'abdiquer, faisant preuve de «fair-play». «Nous préférons la réunification du parti à la participation au gouvernement», s'était-il alors justifié.