Près de 1 200 délégués représentant les deux partis islamistes le Mouvement de la société pour la Paix (MSP) et le Front du changement (FC) se sont réunis, hier, au Palais des expositions de la Safex, à Alger, pour entériner la fusion entre ces deux formations politiques dirigées respectivement par Abderrezak Makri et Abdelmadjid Menasra qui sont intervenus lors de la séance de la matinée. Pour rappel, c'est après d'âpres négociations et des concessions, consenties de part et d'autre, que les directions politiques du MSP et du FC ont trouvé un consensus destiné à sceller officiellement leur union. Le congrès extraordinaire, qui s'est ouvert hier, fait suite à l'accord-cadre paraphé en janvier dernier et à la participation aux dernières élections législatives avec des listes communes. Toutes les dispositions légales et statutaires ont été prises à cet égard. Ainsi, au moment même où le Front du changement (FC) tenait son congrès le 1er juillet dernier consacrant de fait son autodissolution, le Conseil consultatif national du MSP dit "majlis echoura" veillait, lui, à la révision de ses statuts et de son règlement intérieur afin d'accueillir en son sein, son alter ego de la même famille politique et idéologique. Il est à rappeler que cette idée de réunification des deux partis politiques remonte au moins à 2013, année qui a vu les premières consultations autour de cet objectif. Cette nouvelle alliance islamiste fait écho, par ailleurs, à la coalition dite de la "mouvance verte" qui, elle, a vu la fusion progressive entre le Front pour la justice et le développement (FJD) d'Abdallah Djaballah et les mouvements Ennahda et El-Bina dont les principaux animateurs sont, notons-le, des dissidents du défunt Front du changement de Menasra, qui est lui-même un transfuge du MSP qu'il avait quitté en 2008. Hier, non seulement le congrès de réunification a procédé à l'adoption de nouveaux statuts et d'un nouveau règlement intérieur, mais aussi au renouvellement du Conseil consultatif majlis echoura et à la composante du bureau politique qui est venue formaliser le principe de la présidence tournante, selon lequel, Menasra a pris les rênes de la formation créée par le défunt Mahfoud Nahnah. Si la rencontre d'hier a été préparée dans le menu détail et a consisté à avaliser des décisions prises à l'avance, il faudra attendre le prochain congrès ordinaire du MSP qui devrait avoir lieu au mois de mai de l'année prochaine pour voir ces changements définitivement consacrés. D'ici à là, ce sera Menasra qui aura à présider aux destinées de l'ex-Hamas, et ce, pour une période d'au moins six mois. Mohamed-Chérif Lachichi