Le programme de modernisation et d'extension du réseau de transport ferroviaire engagé depuis 1999 jusqu'à 2014 a nécessité la mobilisation de 5580 milliards DA, soit 80 milliards de dollars, a affirmé hier le ministre des Transports, Amar Tou. S'exprimant à l'occasion d'une journée d'étude organisée par le Conseil de la nation sur le transport ferroviaire en Algérie, le ministre a indiqué que «l'investissement dans le chemin de fer est une œuvre durable à poursuivre dans toutes les régions du pays. Il soulignera l'importance de la voie ferrée dans le développement de l'économie nationale et l'amélioration du trafic terrestre, rappelant qu'un vaste programme de développement des infrastructures est lancé au titre du plan quinquennal 2005-2009 et celui de 2010-2014 avec des projets structurants que le gouvernement s'attellera à réaliser, dont notamment la modernisation et la densification du réseau ferroviaire, ainsi que la réalisation de liaisons avec des ports. Le réseau ferroviaire actuel, d'un linéaire de 3500 km, sera renforcé pour atteindre 6000 km, intégralement modernisés selon les normes internationales. Aussi, le plan d'électrification de la voie ferrée s'étalera jusqu'à 2015 pour l'ensemble du réseau ferroviaire alors que tous les projets engagés dans le nord du pays seront réceptionnés avant fin 2014. En outre, le programme de modernisation et d'extension du réseau ferroviaire s'accompagne d'une grande opération d'acquisition de matériels pour la compagnie de transport ferroviaire, laquelle est déjà engagée pour 17 autorails, 30 locomotives diesels et 64 rames automotrices. Plan de redressement pour la SNTF Reconnaissant que la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) «serait en état de liquidation si on appliquait les règles», le ministre a affirmé que l'Etat a décidé de lui apporter son soutien financier pour lui éviter un dépôt de bilan. Comme première mesure, le gel du couvert de la société estimé à près de 14 milliards de dinars, et a approuvé dernièrement en conseil interministériel la mise en œuvre du plan de redressement présenté par la direction de la SNTF. L'Etat pourrait même effacer ce découvert si la société parvenait à réaliser les objectifs qui lui sont assignés, a encore fait savoir M. Tou. Le DG de la SNTF, Mourad Benamer, a affirmé que sa société «est gravement déstructurée financièrement», précisant que les résultats financiers de 2008 font ressortir un déficit de 6,5 milliards de dinars. II a indiqué, en outre, qu'en 2008, les créances de l'entreprise étaient estimées à 1,4 milliard de dinars, les charges à 50 milliards de dinars, la dette d'exploitation à 20 milliards DA et les dettes d'aide à l'investissement à 34 milliards de dinars, contre un chiffre d'affaires de 4,4 milliards DA. Cependant, le premier responsable de la SNTF s'est montré confiant quant au redressement de la société qui ne pourra se faire, a-t-il dit, qu'à travers la réhabilitation du matériel roulant. Il a expliqué, à ce propos, que la SNTF doit atteindre un taux de disponibilité des locomotives de 85%, contre 36% actuellement, pour fonctionner normalement. M. Benamer a ajouté que la SNTF aspire, aujourd'hui, à relancer l'activité et à accroître ses parts de marché en multipliant par deux le volume de transport fret et par trois celui du transport des voyageurs. «Cela se fera grâce à une approche qualitative et une remise à niveau du service public en assurant le confort et la sécurité», a-t-il soutenu. Le DG de la SNTF a souligné, en outre, que la société œuvre pour élever le niveau de technicité de son personnel et qu'elle s'est fixé pour objectif de former 6000 agents d'ici à 2013. Par ailleurs, il a affirmé que sa société aspire à atteindre en matière de transport de voyageurs les 84 millions de voyageurs en 2013 (transporter 60 millions de voyageurs uniquement sur la région d'Alger avec l'acquisition des 64 rames automotrices) et plus de 13 millions de tonnes en fret durant la même période. Elle compte également devenir un grand transporteur de phosphate et réaliser une croissance de son chiffre d'affaires de 7 milliards DA entre 2009 et 2013.