«Ce déficit est évalué à 6,5 milliards de DA tandis que le gel des découverts a atteint les 13,6 milliards de DA», a révélé le ministre des Transports. «La Sntf s'est effondrée, elle est en état de liquidation. Même les banques ne peuvent pas l'accompagner vu son état de faillite», a avoué Amar Tou, ministre des Transports, au cours d'une journée d'étude sur le chemin de fer. Organisée par la Commission équipement et développement local du Conseil de la nation, cette rencontre a eu lieu hier au siège du Sénat à Alger. Pour se relancer, la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) compte entamer une série d'actions pour son propre redressement en accomplissant une série de projets. «Le coût global de ces projets est estimé à 56 milliards de dollars pour la période 2010-2014», avance M.Tou. L'orateur a tenu à préciser qu'«à l'horizon 2014, la longueur du réseau ferroviaire national sera de 10.400 km». L'air optimiste, le ministre informe: «Une fois tous les projets réceptionnés, l'Algérie figurera parmi les plus grands pays d'Afrique dans ce domaine.» Plus exactement, «avec cette longueur de réseau, l'Algérie sera classée en deuxième position, loin derrière l'Afrique du Sud avec plus de 20.000 km de réseau» Pour atteindre cet objectif, Amar Tou rappelle que 6000 kilomètres de voies sont en cours de réalisation alors que 3500 km de rails sont déjà réalisés. Le ministre des Transports a indiqué que «le programme ferroviaire national ciblait la réhabilitation de 3000 km, l'installation de 4000 nouveaux kilomètres et que des appels d'offres étaient lancés pour 2000 autres km». Le conférencier a rappelé, au passage, que le programme de modernisation est en cours de réalisation sur 1500 km et que le chemin de fer permettra une large ouverture du pays, y compris sur les grandes villes du Sud, en matière de transport de voyageurs et de marchandises. Selon M.Tou, la Sntf envisage de transporter à l'horizon 2012 quelque 80 millions de passagers par an et atteindre 120 millions de voyageurs vers 2015. Pour l'heure, ce mode de transport ne semble pas être très prisé par les opérateurs économiques nationaux, laisse entendre M.Tou. Durant son exposé, le conférencier a révélé que l'implication d'un partenariat public/privé est une démarche inéluctable. «Ainsi, la Sntf et la Sonelgaz ont décidé de concentrer leurs efforts pour construire des lignes électriques en s'associant avec des entreprises publiques et privées malgré leur petite expérience», commente M.Tou. Lors de son intervention, il a souligné que «la Sntf a perdu 32 milliards de DA durant la tragédie nationale. Enormément de lignes ont été ravagées par des actes criminels». Poursuivant son tableau noir, Amar Tou a indiqué que «le déficit de la Sntf est évalué à 6,5 milliards de DA et que le gel des découverts atteint les 13,6 milliards de DA». Sur sa lancée, il dira que le volume des découverts est de «20 milliards de DA pour les dettes d'exploitation et 34 milliards de DA pour les dettes de l'aide à l'investissement». Quant aux charges, elles s'élèvent à 50 milliards de DA et 1,5 milliard de DA pour les créances. Le total s'est soldé par un chiffre d'affaires très faible qui est à 4,4 milliards de DA, «Un tel chiffre marque un grand écart par rapport au déficit», selon la lecture de M.Tou qui affirme au final, que «l'Etat est prêt à effacer les dettes de la société et de la subventionner. Mais à condition qu'elle atteigne ses performances».