Photo : Riad Par Karima Mokrani Vendredi dernier, les habitants de Béchar ont été agréablement surpris par l'arrivée en gare d'un train de plusieurs wagons, annonçant la reprise de l'activité ferroviaire sur une ligne abandonnée pendant dix ans. Le ministre des Transports, Amar Tou, accompagné d'autres responsables du secteur et de l'Etat, était à bord. C'est lui qui a inauguré cette nouvelle desserte, depuis son point de départ à Tabia (Sidi Bel Abbès), en passant par Mecheria (Naama). L'exploitation de cette ligne est qualifiée d'historique par de nombreux citoyens qui pensent d'ores et déjà à leurs déplacements vers les wilayas du Nord, à moindre prix. Quant aux opérateurs économiques, c'est l'occasion de lancer de nouveaux échanges commerciaux sur un réseau plus vaste et plus rentable. En effet, la ligne est longue de 580 km et le train y roule à une vitesse de plus de 140 km/heure, soit environ 5 heures de voyage. Pour le ministre, «cette nouvelle ligne ferroviaire constitue une étape très importante dans le développement du pays». C'est un investissement de grande envergue qui entre dans le cadre d'une stratégie nationale d'extension et de modernisation de tout le réseau ferroviaire. L'autre objectif étant, bien évidemment, le désenclavement des wilayas du grand sud du pays. Ainsi, l'Etat algérien a engagé de grands projets pour le développement du transport ferroviaire à travers tout le territoire national. Tout comme il prépare activement son élargissement vers les pays voisins. Les derniers chiffres du ministère des Transports indiquent qu'une enveloppe financière de l'ordre de 30 milliards de dollars est consacrée au développement du transport ferroviaire, sur un ensemble de 40 milliards de dollars consacrés au secteur de manière générale et ce, au titre du programme quinquennal 2010-2014. Dans le programme précédent, la somme allouée au transport ferroviaire était de 24 millions de dollars sur un total de 36 milliards. Les responsables du secteur affirment qu'ils sont optimistes quant aux résultats. Selon leurs dires, le réseau ferroviaire en Algérie atteindra les 10 500 km en 2014. Pour ce qui est des tramways, Amar Tou indique que 23 km de la ligne principale du projet d'Alger ont été réalisés, alors que les travaux de réalisation des tramways d'Oran et de Constantine avancent «à un rythme élevé». Toujours selon le ministre, les tramways en Algérie seront au nombre de 17 en 2015. Par ailleurs, des études sont en cours pour la réalisation de tramways dans les wilayas de Batna, Sétif, Annaba, Ouargla, Sidi Bel Abbès et Mostaganem. Concernant le projet de transport ferroviaire inter-maghrébin (train rapide), devant assurer la liaison Casablanca-Tripoli, en passant par Alger et Tunis, le ministre des Transports a affirmé récemment que «le projet suit son petit bonhomme de chemin». Selon lui, «la partie algérienne est en bonne voie. Elle sera modernisée et érigée en ligne à grande vitesse (220 km/heure sur les 1 200 km). 712 km connaissent des travaux d'électrification et de dédoublement, les 488 km restants sont en phase d'étude».