Paru aux éditions Koukou, l'ouvrage Mes cousins des Amériques d'Arezki Metref est un intéressant et captivant récit de voyages aux USA et au Canada, à travers l'angle de l'émigration. La découverte de l'Amérique enchante particulièrement l'écrivain et semble plus que jamais d'actualité sous le segment des expériences de l'émigration, notamment celles de ses amis et cousins. L'auteur restitue deux voyages de plus de 5 000 km, dont le premier en Californie et au Nevada pour l'année 2015, et le second au Canada et à New-York en 2016. Avec un style journalistique emprunté au reportage et étayé d'innombrables et judicieuses informations géographiques, historiques, et sociologiques, l'auteur nous raconte avec moult détails son road-trip à travers ce vaste continent et pays de plus de 52 Etats ainsi que le pays de l'érable et des hivers glaciaux. Ayant déjà été fasciné par les USA étant ado, il se remémore avec engouement tout ce que sa mémoire livresque et filmique a engrangé de bon et de mauvais de ce pays souvent décrié comme le symbole de l'impérialisme. Aussi, avec la violence et l'intolérance qui caractérisent nos sociétés actuelles, suite pour certains à l'obédience à la bannière verte et au terrorisme qui frappe partout, c'est avec appréhension que Metref découvre la rigueur aux niveaux des douanes américaines, pour être ensuite fasciné par cet immense pays. Le rêve américain De la Californie, cet eldorado baigné de soleil, il garde de belles réminiscences qui lui rappellent les nombreux films qu'il a captés dans son quartier des Eucalyptus. Son périple qui prend lieu dans la superbe et cossue ville de San Francisco, située sur la faille San Andréas, il se dirige sur la côte qui borde l'océan Pacifique en passant par Malibu, Los Angeles (Hollywood) et poursuit sa virée sur les traces de ses auteurs préférés comme John Steinbeck, Jack Kerouac, Jack London et Allan Ginsberg. Il va en pèlerinage dans leurs lieux cultes comme ce mythique bar à Frisko tout en contournant la célèbre et riche vallée de la Napa où les vignobles s'étendent à perte de vue. Ici, le vin californien rivalise avec le célèbre Bordelais. De là, l'Etat du Nevada l'accueille avec sa ville phare Las Vegas, ses casinos et son opulence. Durant tout son passionnant récit, Arezki Metref fait référence aux Algériens qui vivent dans ces deux contrées. En rencontrant amis ou simples connaissances, il dévoile le côté cour de leur exil et les difficultés pour s'y intégrer. Côté jardin, c'est par leur travail et seulement par leur labeur que ces émigrés ont pu avoir accés aux postes de responsabilités. A ce niveau, l'auteur vérifie avec complaisance que le rêve américain n'est pas un vain mot. Après un séjour de quelques mois aux USA, il comprend que la vie n'est pas aussi aisée que l'on pense de ce côté de l'océan. Il est à noter que l'auteur a visité la Silicone Valley et a dialogué avec des universitaires algériens de l'association berbère de San francisco, sans oublier de passer par l'inévitable et splendide Golden Gates. De la magnifique Lombard Street, on remarque que cette rue est un superbe jardin pentu bordé d'hortensias et de la rue Hyde. La célèbre prison d'Alcatraz est à quelques vols d'oiseau. La cité qui ne dort pas Voulant continuer son escapade aux Amériques, il rallie Montréal en 2016. Au Canada, c'est toute la diaspora algérienne qu'il retrouve à Jean Talon le Barbès canadien. Ici, les expériences de l'émigration sont probantes dans les domaines des technologies, mais les rigueurs des hivers et la froidure de certains mois ne mettent pas fin aux nostalgiques souvenirs des saisons clémentes du pays. La fameuse équipée de Metref dans la grosse pomme pour 48 heures lui permet de découvrir une cité qui ne dort pas avec ces pittoresques quartiers comme Little Italy, ou pauvres comme Harlem et le Bronks ainsi que ces immenses grattes-ciel et sa renommée statue de la Liberté. C'est sur le retour à Montréal que s'achève ces séduisants carnets de voyages. Arezi Metref a su avec objectivité rapporter avec enthousiasme toutes ces découvertes des pays de l'oncle Sam et de celui des caribous. De ces expériences d'émigrés, il ressort que l'Algérien reste attaché à ses us et coutumes et devient nostalgique de son pays à souhait. L'exil est dur, c'est ce dont témoigne l'auteur qui a rencontré bon nombre de ses amis. Sa narration recherchée, pleine de fraîcheur et de références, donne le ton aux férus de voyages lointains pour faire une virée dans ce continent américain. Cet ouvrage captivant se lit d'une traite.