La date d'une visite d'Emmanuel Macron en Algérie est soumise à l'agenda du président de la République. Dans un message qu'il lui a adressé mercredi, le locataire du palais de l'Elysée s'en est remis à Abdelaziz Bouteflika quant à la programmation de ce grand rendez-vous attendu depuis son élection en mai dernier. Affichant sa volonté de donner «une dimension supplémentaire» aux relations bilatérales entre l'Algérie et la France, Macron a écrit que «beaucoup de travail a déjà été effectué, et les prochains mois seront marqués par une série de rendez-vous majeurs qui permettront de préparer le projet de grande visite officielle que je serai très heureux et honoré d'effectuer en Algérie,au moment qui vous convien- dra». Le président français, qui adressait à son homologue algérien un message de remerciements, suite à celui que lui a adressé Abdelaziz Bouteflika à l'occasion de la fête nationale de son pays le 14 juillet, semble beaucoup tenir à effectuer le voyage tant attendu en Algérie. Lui dont le premier déplacement dans la région fut consacré au Maroc, les 14 et 15 juin, et avait suscité beaucoup d'interprétations, d'autant plus qu'il venait de rompre avec la tradition qui faisait que la première visite d'un chef d'Etat français en Afrique du Nord s'effectuait en Algérie. En affichant son désir de se rendre en Algérie, Emmanuel Macron tient à rappeler son attachement à entretenir de bonnes relations entre Alger et Paris, surtout après des moments de tension marqués notamment par le fameux tweet de Manuel Valls, ancien Premier ministre sous Hollande, en avril 2016. Déjà candidat à la présidence, Macron avait brisé les tabous en qualifiant la colonisation française en Algérie de «crime contre l'humanité». Des propos qui avaient suscité un tollé en France, rappelle-t-on. Dans son message à Bouteflika, le président français, qui souhaite donner «une dimension supplémentaire» aux relations bilatérales, a expliqué que «ce travail a commencé dès le lendemain de mon élection (....) Il consiste à assumer notre mémoire commune dans sa vérité et son intégrité. Vous connaissez mes convictions et ma détermination à assumer cet héritage partagé dans un esprit de lucidité et d'apaisement», a-t-il mentionné. Et de considérer le passé comme la base de l'avenir en écrivant : «Il nous faut faire de ce regard sur notre passé le point d'appui d'un nouvel élan vers l'avenir pour notre partenariat bilatéral». Selon lui, «plus que jamais, celui-ci doit se construire sur des projets concrets, structurants et mutuellement bénéfiques. Il doit aussi se construire sur la scène internationale alors que nos deux pays sont en première ligne face à la menace terroriste et à l'instabilité régionale, notamment au Sahel et en Libye». C'est donc à la présidence que revient de programmer la venue d'Emmanuel Macron en Algérie, selon l'agenda du chef de l'Etat. Rappelons que la visite de la chancelière allemande Angela Merkel, prévue en février dernier, avait dû être reportée pour cause de «bronchite aiguë» dont souffrait alors le président Bouteflika. Par ailleurs, le président français a salué dans son message la vision et l'engagement de son homologue algérien en faveur de la construction d'un partenariat d'exception. «Je salue votre vision et votre engagement décisif dans le développement du partenariat d'exception qui unit la France et l'Algérie. Votre impulsion dans la refondation engagée en 2012 avec mon prédécesseur a permis des avancées spectaculaires dans tous les domaines. Jamais dans l'histoire les liens entre nos deux pays n'ont atteint un tel niveau d'excellence et de den- sité», a-t-il écrit.