La crise qui couvait au bureau régional du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Bouira depuis les dernières élections législatives éclate au grand jour. Ce que tout le monde avait qualifié de guéguerre entre militants s'est finalement transformé en un véritable conflit qui implique même le président du bureau régional. La grogne des militants s'exprime aujourd'hui sur les réseaux sociaux où la direction du bureau régional est descendue en flamme et même tenue pour responsable du déclin du parti dans la wilaya notamment dans les communes réputées pour en être le fief. Ainsi, l'assemblée générale tenue le 30 août à Bechloul et présidée par Yacine Aissaiouane, secrétaire national à l'organique et à la communication, M. Ahcène Tansaout, secrétaire national aux élections et aux finances et Me Mohamed Aït Mimoune, secrétaire national à l'animation des bureaux régionaux, a failli tourner à la bagarre, selon plusieurs militants. D'ailleurs, l'AG a été interrompue à plusieurs reprises. Lors de cette rencontre organique destinée à discuter de la préparation aux élections locales du 23 novembre prochain, plusieurs militants de différentes sections ont saisi l'occasion de la présence des membres du secrétariat national pour régler leurs comptes avec le président du bureau régional, d'après des témoins. Quant à l'origine de cette crise, plusieurs militants du parti affirment que l'élément déclencheur remonte aux dernières élections législatives et surtout le mauvais choix du candidat ayant conduit la liste électorale. Certains estiment que le bureau régional devait faire le bilan de la campagne et faire la lecture des mauvais résultats obtenus lors des législatives, au lieu de «faire endosser la responsabilité à d'autres militants». Le mauvais score qui a été obtenu dans la commune de Chorfa, fief du RCD où le tête de liste du RCD a fait deux mandats de président d'APC, a été plus que révélateur. Sur les près de 8 000 inscrits sur le fichier électoral, le RCD n'a récolté que 215 voix. D'aucuns estiment que la direction du BR doit assumer le «mauvais» choix du candidat qui est à l'origine de la grogne des militants. À cela s'ajoute l'affaire des «sections parallèles» d'Aghbalou et de Bouira. À Aghbalou, l'on parle d'un ancien «nomade politique» qui a fait plusieurs formations politiques, notamment le RND, FAN, etc. que le parti aurait voulu engager pour conduire la liste APC pour le prochain rendez-vous électoral. Pour écarter l'ancienne section, des responsables du BR auraient publié une annonce de déclaration de perte du cachet tandis que le vrai cachet se trouve chez le président de la section. Cependant, on a appris des sources proches du BR que l'affaire de section parallèle d'Aghbalou n'existe pas. Pour le cas de Bouira, l'on affirme qu'il s'agit d'un renouvellement de section en bonne et due forme. Sauf que des sources révèlent que le président de la section existante déjà n'en était pas au courant. Nous avons appris également qu'un rapport a été remis aux secrétaires nationaux du parti par un membre de la section d'Aghbalou lors de l'assemblée générale du 30 août. Pour plus d'informations, nous avons pris attache avec Hocine Mehraz, président du bureau régional du parti à Bouira. Ce dernier s'est refusé à tout commentaire en déclarant que c'est une affaire interne. À quelques semaines des élections locales, le parti de Mohcine Belabès risque de revivre le scénario des législatives, même dans les communes qui lui sont acquises.