La grogne a gagné les rangs du parti dans la wilaya de Tizi Ouzou Il est difficile de dire que le RCD ne perdra pas du terrain quand on sait qu'au minimum deux autres listes viseront en priorité l'électorat traditionnel du RCD. L'heure au sein du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) est aux démissions massives et à la protestation dans la wilaya de Tizi Ouzou. Au lendemain de la communication de la liste des candidats aux prochaines élections législatives, la grogne a gagné les rangs du parti dans la wilaya de Tizi Ouzou où la formation de Mohcine Bellabas avait déjà connu une vague de départ de plusieurs militants et cadres, notamment depuis l'éviction de Nordine Ait Hamouda. Cette période de turbulence va-t-elle influer négativement le score du parti lors du vote du 4 mai prochain ou bien le RCD aura-t-il la capacité de remonter la pente et de rebondir? Il est difficile de dire que le RCD ne perdra pas du terrain quand on sait qu'au minimum deux autres listes viseront en priorité l'électorat traditionnel du RCD. Il s'agit d'abord de la liste du Mouvement populaire algérien (MPA), un parti dont le secrétaire général n'est autre que l'ancien numéro deux du RCD, Amara Benyounès. Il est évident que la liste du MPA va gratter en grande partie dans le vivier électoral du RCD. Il en sera de même de la liste indépendante conduite par Nordine Ait Hamouda, également ancien numéro deux du RCD. Le fils du colonel Amirouche table essentiellement sur les voix de ceux qui n'éprouvent plus de sympathie pour le RCD, comme l'atteste d'ailleurs sa liste où on en retrouve quelques-uns. Il s'agira d'une mission difficile pour le RCD qui a pourtant l'habitude de jouer toujours les premiers rôles dans la wilaya de Tizi Ouzou, à chaque échéance électorale aux côtés de son frère ennemi, le Front des forces socialistes. Les choses se compliquent davantage pour le RCD quand on sait que ces dernières semaines, on assiste à plusieurs démissions collectives ou gel d'activités partisanes de la part de militants, d'élus et de cadres de cette formation politique. En effet, les membres de la section communale d'Akbil viennent de signer une sortie pour le moins spectaculaire. Les concernés, parmi lesquels on retrouve le maire RCD d'Akbil et ses vice-présidents, le secrétaire général de la section et d'autres membres du bureau, ont rendu public un communiqué dans lequel ils annoncent le gel de leurs activités au sein du parti RCD. Les concernés ont adressé une requête à Mohcine Bellabas, président du parti où ils dénoncent ce qu'ils qualifient de pratiques «répréhensibles» du bureau régional du RCD à Tizi Ouzou. Dans la requête en question, les animateurs du RCD à Akbil dénoncent ce qu'ils appellent aussi le «désengagement total de notre base militante causé principalement par un ostracisme bien orchestré par toutes les structures régionales de notre parti, censées accompagner nos élus qui ont honoré notre parti en arrachant l'APC avec une majorité absolue». Par ailleurs, la même section a déploré le fait qu'elle est tout simplement mise à l'écart par le bureau régional dans toutes ses activités et dans sa composante. Cette sortie de dénonciation de la part des militants d'Akbil intervient après une démission massive de dizaines de militants et de cadres du RCD dans la commune d'Aghrib, dans la même wilaya. Mais aussi après une sortie médiatique de cadres du parti dont un ancien député et ancien président de l'Assemblée populaire de wilaya où ces derniers ont dénoncé les dérives et les violences répétitives des dispositions statutaires et réglementaires de la part des responsables du RCD. Compte tenu de toutes ces données, ajoutées à l'absence d'intérêt de la part des citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou à l'égard des élections législatives du 4 mai prochain, la mission des candidats du RCD et des cadres du parti sera difficile, notamment en période de campagne électorale où il faudra mobiliser et convaincre.