Le président russe a choisi la carte de l'humour, raillant les mauvaises connaissances géographiques des Américains et de leurs dirigeants. Et si l'humour était le meilleur moyen de désamorcer une crise diplomatique? Vladimir Poutine semble avoir choisi le second degré pour commenter les derniers rebondissements qui ont agité les relations entre Moscou et Washington, alors qu'il s'exprimait à l'occasion d'une conférence de presse à l'issue du sommet BRICS en Chine hier. Selon Vladimir Poutine, il peut être difficile de «s'entretenir avec un pays qui confond l'Autriche et l'Australie». Le président russe faisait référence à la confusion fréquente chez les Américains entre les deux pays dont les noms sont proches en anglais, mais également aux imprécisions géographiques de leur président Donald Trump. «Mais on ne peut rien y faire», a ajouté Vladimir Poutine, non sans ironie. Nous ne sommes pas fiancés, je ne peux pas être déçu. Poursuivant sur la même lancée, Vladimir Poutine a également démenti être «déçu» par la dégradation des relations russo-américaines ces derniers mois. «Nous ne sommes pas fiancés, je ne peux pas être déçu», a-t-il ainsi déclaré au sujet de Donald Trump. Sur un ton plus sérieux cette fois, Vladimir Poutine a évoqué une éventuelle réponse aux fouilles réalisées récemment par les autorités américaines dans plusieurs bâtiments diplomatiques russes sur le territoire des Etats-Unis. «Nous nous réservons le droit de réduire le nombre de diplomates américains à Moscou», a-t-il déclaré. «Mais pour le moment ne le ferons pas», a-t-il néanmoins ajouté. Le président russe a en outre annoncé qu'il saisirait la justice pour contester la privation du droit d'administrer ses biens diplomatiques aux Etats-Unis, estimant que la démarche de Washington contrevenait à l'article 22 de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques. «Voyons comment fonctionne leur système judiciaire tant vanté», a-t-il commenté, pour terminer sur une nouvelle touche d'ironie. La fouille du consulat à San Francisco et de deux bureaux situés à Washington et New York a eu lieu le 2 septembre, après que le département d'Etat américain a donné l'ordre au personnel diplomatique russe d'évacuer les lieux. Cette mesure avait été décidée en représailles à la réduction drastique du personnel des représentations diplomatiques américaines en Russie, qui elle-même s'inscrit dans une série de vexations diplomatiques opposant Washington et la Russie.