La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit est sortie, hier, de son silence et invite ceux qui veulent «politiser l'école» à se tenir à l'écart. Mme Benghebrit qui était «l'invitée de la rédaction» de la chaîne III de la Radio nationale, semblait outrée par une polémique autour de la «Basmala» qui serait retirée des manuels scolaires. Evitant de tomber dans le piège de la surenchère idéologique, Benghebrit a fait savoir qu'il s'agit, de toute façon, d'une polémique «dont l'incidence est insignifiante sur la qualité de l'école algérienne». Elle dira que la basmala existe «et de manière obligatoire» dans les manuels scolaires de l'éducation islamique. Et d'ajouter : «Nous avons jeté un coup d'œil sur les manuels scolaires depuis 1962 à nos jours. La basmala n'existe pas partout. Elle n'existe pas partout y compris dans les manuels qui ont été rédigés par l'ancien président de l'association des Oulemas, en l'occurrence, le Dr Chibane». Selon la ministre, ceux qui montent au créneau en cette rentrée scolaire, seraient mus par des motivations politiques et idéologiques. «Il faut arrêter de faire une lecture idéologique et politique à chaque fois que nous avons un échéancier électoral. Laissez l'école tranquille. L'école a besoin de tous, y compris de ceux qui montent au créneau sur une problématique qui, au final, n'a aucune incidence sur la qualité de l'école. La société nous fait confiance. Notre souci est de comment ancrer dans l'esprit de nos élèves les valeurs de l'algérianité qui, elle, fait la synthèse de la dimension de l'arabité, de l'islamité et de l'amazighité», a tranché Mme Benghebrit. Faisant, par ailleurs, état des objectifs de l'école algérienne à court et à moyen termes, la ministre a fait savoir que les objectifs quantitatifs (scolarisation et construction des établissements) étant en grande partie atteints, il reste désormais l'objectif qualitatif. Un chantier qui, selon elle, ne peut se réaliser sans la prise en charge des enseignants, notamment en leur offrant la formation dont ils ont besoin. «Remporter la bataille de la qualité implique une formation de qualité à l'adresse des enseignants», soutient-elle. «Le défi quantitatif a été réalisé (scolarisation et démocratisation de l'école). Il reste aujourd'hui, au-delà de la dimension quantitative, de travailler sur la qualité de l'école algérienne. Ce challenge ne peut se faire sans la formation des enseignants». Plus explicite, l'intervenante, soutient qu' «Il faut passer d'une formation uniforme pour tous, à une formation qui puisse s'appliquer à une formation qui tienne compte de la différence en matière des compétences et des besoins chez les élèves», assure la ministre de l'éducation. Echec scolaire élevé Lors de son oral matinal, Mme Benghebrit est également revenue sur le problème récurrent de la surcharge des classes. D'après elle, seuls 5,67% des établissements scolaires font réellement face au problème de la surcharge des classes. Elle a indiqué dans la foulée que 102 établissements ont été réceptionnés cette année, et que d'autres sont en cours de construction. La ministre de l'Education a également signalé que la construction d'écoles, de CEM et de lycées va se poursuivre. Le problème qui existe aujourd'hui, poursuit-elle, est lié à l'encadrement. Il y a aujourd'hui dans le pays 27.000 établissements d'éducation, mais le nombre de fonctionnaires nécessaires à leur fonctionnement demeure encore «insuffisant», notamment pour ce qui a trait à l'encadrement administratif. Autre problème évoqué par la ministre, le taux de redoublement et de l'échec scolaire qui, selon elle, sont anormalement élevés particulièrement dans les collèges. «C'est lié à l'échec de la formation des enseignants», répond Benghebrit. Pour faire face à cette situation intenable la ministre a fait état d'un plan Marshall qui sera mis en œuvre cette année. «Il faut aider nos enseignants en leur offrant une formation de qualité. Des guides méthodologiques seront fournis aux enseignants de sorte à leur apporter l'aide nécessaire» a-t-elle indiqué.