En plus du stress hydrique causé par une diminution drastique de l'eau retenue dans les barrages, les Algériens devront faire face aux perturbations récurrentes dans l'alimentation en eau potable en raison de travaux de maintenance. C'est ainsi que la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seeal) annonce des perturbations s'étalant du 24 au 28 septembre, en raison, apprend-on, de l'arrêt pour maintenance périodique de la station de dessalement d'El Hamma, a indiqué hier la Seeal dans un communiqué. Le document précise par ailleurs que ces perturbations toucheront l'Est et le Centre de la capitale, autrement dit les régions qui concentrent le taux le plus élevé de population. «La société Hamma water desalination (HWD), chargée de l'exploitation de la station de dessalement d'eau de mer d'El Hamma, a programmé un arrêt total de cette usine pour ses travaux de maintenance annuels», ajoute la même source. Cet arrêt ne sera pas sans conséquence. Il engendrera un déficit en production générant quelques perturbations en eau potable au niveau de l'est et du centre de la capitale, note le communiqué qui souligne que des dispositions seront prises par la Seaal sur le terrain pour compenser une partie de la production et réduire l'impact sur la population. Pour combler cette insuffisance en eau potable, la Seeal s'apprête à mettre en place un plan d'urgence afin d'assurer, dans un premier temps, l'alimentation en eau des structures publiques dont les hôpitaux. La Seeal mettra en place un dispositif de citernage afin d'alimenter en priorité les établissements publics et hospitaliers pour réduire les désagréments et alimenter également la population dans les limites de ses possibilités, lit-on encore dans le communiqué qui précise cependant que la situation se rétablira progressivement durant la journée du jeudi 28 septembre. Aux pannes répétées en niveau de ces structures s'ajoute le problème de la distribution de l'eau qui demeure toutefois un sérieux problème en Algérie. Des efforts considérables ont été certes fournis depuis la dernière décennie, notamment en ce qui concerne la mobilisation de ce précieux liquide. De nombreux ouvrages ont été construits. Alors qu'en 1962, il n'existait que treize barrages permettant de stocker 450 millions de m3 d'eau destinée essentiellement à l'irrigation des plaines agricoles, on en dénombre actuellement 75 pour une capacité globale de 8,11 milliards de m3 d'eau. A la fin des réalisations du programme en cours, ils devraient être 84 milliards de m3 en 2017 pour une capacité de stockage évaluée à 8,4 milliards de m3. C'est dire que sur le plan de la mobilisation de l'eau, la bataille a été en grande partie remportée. Mais quand bien même ce défi a été réalisé avec succès, il reste que la distribution de ce liquide génère de sérieuses complications. Les régions du pays, de l'aveu du DG de l'ADE, sont mal desservies pendant que d'autres voient l'eau couler sans retenue dans leur robinet. Pour lui, le prochain défi est de distribuer équitablement l'eau entre les régions. «Pourquoi avec un volume d'eau mobilisé très important, on n'arrive pas à assurer une distribution quotidienne plus ou moins équilibrée ?», s'interroge Hocine Zaïr. Selon lui, «il s'agit de gérer la demande et, là-dessus, ce n'est pas seulement l'ADE qui intervient. Il faut qu'il y ait coordination entre d'une part, l'ADE, et d'autre part, les pouvoirs publics au niveau local. Il faut aussi référencer les usages de l'eau (touristique, industriel, agricole, etc.) et fixer des priorités. Il faut absolument réglementer les usages de l'eau. Il y a énormément de détournements des usages de l'eau. C'est devenu un phénomène», nous a-t-il confié avant d'ajouter qu'«il est aujourd'hui nécessaire de moderniser le réseau de transport et de distribution afin de mieux le protéger techniquement».