L'appel au sit-in lancé par le syndicat national des sages-femmes algériennes (SNSFA) affilié à l'UGTA, prévu hier au niveau des hôpitaux du pays, a été finalement peu suivi. Hier, au centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha, où le même sit-in devait avoir lieu entre 9h et 10h, aucun signe de rassemblement ou de grève n'a été décelé. Rencontrée hier dans son bureau, situé au niveau du siège de l'Union générale des travailleurs algériens UGTA à Alger, la secrétaire générale du syndicat national des sages-femmes algériennes, Rachida Chetti, nous a affirmé : «Effectivement, nous avons programmé une action de protestation pour dénoncer les dépassements et la campagne de dénigrement menée par certains médias et sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Finalement, ce même sit-in, d'une durée d'une heure a été empêché à Alger et aussi dans plusieurs grandes wilayas du pays. Le sit-in a été suivi dans seulement dix-sept wilayas. Nos consœurs ont été même menacées de licenciement en cas de participation». Cette responsable syndicale ajoute : «Nous n'allons pas nous arrêter. On va aller jusqu'au bout. Nous vivons des pressions insupportables quotidiennement dans les hôpitaux». Concernant l'affaire de la mort de la jeune femme et de son bébé dernièrement à Djelfa, notre interlocutrice a défendu, en force, ses consœurs incarcérées, à savoir les deux sages-femmes. «Nous sommes insultées, non respectées et même agressées dans les milieux hospitaliers. En plus, nos consœurs sont incarcérées. C'est inacceptable». D'autre part, elle revient sur ce qu'elle a appelé le manque de textes et de loi fiables régissant le système de santé en Algérie. «L'organisation mondiale de la santé (OMS) prescrit aux autorités de santé du monde entier d'être à la hauteur et d'assurer également une formation adéquate et aussi une meilleure prise en charge socioprofessionnelle aux personnels de la santé», a dit Mme Chetti. Selon elle, les conditions de travail des sages-femmes ont pris une grande part des préoccupations de l'OMS, alors qu'«en Algérie, la loi sur la santé n'est pas encore revue depuis 1985», a-t-elle affirmé. Mme Chetti ajoute encore : «Le nombre global de sages-femmes en Algérie n'est que de 9000 seulement, exerçant dans le public et le privé. C'est un nombre très réduit», juge-t-elle. Elle précise, en outre, que «quelque 1 600 000 accouchements par an sont assurés par ce même nombre, avec bien sûr l'aide des nos confrères gynécologues». Elle poursuit : «Il faut savoir que 170 accouchements sont assurés en deux jours par une seule sage- femme, alors que les recommandations de l'OMS stipulent qu'une sage-femme ne doit pas dépasser les 173 accouchements par an». Enfin, elle fait savoir qu'une éventuelle «grève générale» est en préparation par l'ensemble des sages- femmes d'Algérie. «Si la tutelle ne prend pas nos revendications en considération, à savoir assurer de meilleures conditions de travail aux sages-femmes, nous allons organiser une grève générale et non un sit-in».