En Alg�rie, la mortalit� maternelle et p�rinatale constitue un probl�me majeur. Malgr� les efforts consentis par le gouvernement et le programme national mis en place, le taux de mortalit� maternelle et n�onatale reste �lev�, surtout � l�int�rieur du pays. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - La situation est dramatique et s�explique d�abord par l��tat de sant� de nos h�pitaux: anarchie, manque de moyens, absence d�hygi�ne, de sp�cialistes et de coordination entre les diff�rents services, pour ne citer que ces quelques raisons. R�unies samedi dernier pour discuter de l��laboration du statut particulier, les sages-femmes repr�sentant diff�rentes wilayas et affili�es au SNSFA (Syndicat national des sages-femmes alg�riennes) ont fait un constat alarmant : les Alg�riennes accouchent dans des conditions intol�rables, surtout dans l�int�rieur du pays. Les difficult�s sont quotidiennes et interminables. Lutter contre la mort au quotidien Premi�res concern�es par le suivi de la femme enceinte, de la grossesse � l�accouchement, les sages-femmes affirment que les conditions d�exercice sont inhumaines. �Nous faisons des curetages et des accouchements au forceps, alors que nous n�avons pas le droit de le faire ! Confront�es � des situations urgentes, nous sommes contraintes de r�agir, sinon cela serait non-assistance � personne en danger !�, t�moigne une sage-femme qui travaille � l�h�pital de Chelghoum El Aid. C�est l�urgence du moment qui l�exige. Agir, c�est choisir entre la vie et la mort, m�me sans aucune couverture juridique. �Nous luttons chaque jour contre la mort. C�est horrible ! Notre �tablissement ne compte que des m�decins g�n�ralistes, les deux gyn�cologues �tant fr�quemment absentes, pour cong� de maternit� !� �Elles sont parties toutes les deux pendant 18 jours !� Imaginez un peu les choses!�, soutient une autre qui exerce � l�EHS de Bordj Bou Arr�ridj. Les cas urgents admis dans la soir�e sont les plus p�nibles car les sagesfemmes se retrouvent seules, sans sp�cialistes pour les soutenir, surtout que leurs pr�rogatives sont limit�es. Elles doivent souvent faire de la d�brouille. �Chaque nuit, les policiers se pr�sentent � l�h�pital pour faire admettre des patientes et leur faire passer une �chographie que le concern� refuse de faire !�. Dans le sud du pays, la situation est intol�rable. Une sage-femme de l�EHS de Gharda�a raconte que le service maternit� manque cruellement de moyens. Il n�y a pas de bloc, pas de gyn�cologues ni de moyens pour faire de l��chographie ! �G�n�ralement, les femmes enceintes sont �vacu�es vers d�autres h�pitaux, faute de pouvoir les prendre en charge. Beaucoup d�entre elles meurent en cours de route car le centre le plus proche se trouve � Berriane, soit � 45 kilom�tres ! Si elles sont prises en charge � temps, il n� y aura aucune raison pour qu�elles d�c�dent�. Elle ajoute que l�anarchie r�gne dans l��tablissement et que souvent les sages-femmes sont montr�es du doigt, car les premi�res accus�es. Pourtant, elles n�ont pas le choix ! �Cela fait mal au c�ur mais ce sont des situations que nous vivons quotidiennement !�. Pour le SNSFA, l�actuel statut limite l�intervention m�dicale des sages-femmes. A titre d�exemple, elles n�ont pas le droit de r�aliser une �chographie. Elles ne peuvent donc faire un bon diagnostic. Beaucoup d�entre elles n�ont pas �t� form�es. L��chographie d�pend d�autres services et engage d�autres sp�cialistes, ce qui r�duit le r�le de ces femmes universitaires et les emp�che de mener � bien leurs missions.