Les ressources en eau dont regorgerait le sol de la wilaya de Tizi Ouzou ont été une nouvelle fois remises sur la table, à l'occasion d'un important forum sur les ressources hydriques du Djurdjura. Ce forum n'est autre que celui de Radio Tizi Ouzou qui rouvre, ainsi, une nouvelle édition de cet important espace de débat qu'abrite l'espace Ferhat-Oumalou, avec en sus une retransmission en direct deux heures durant, afin d'en faire bénéficier les auditeurs. C'est Dr Abdelkader Saâdallah, un géoscientifique établi en Norvège qui a été l'hôte de la radio, en présence des représentants de la presse, du directeur de l'ADE de Tizi Ouzou, d'universitaires, de représentants des directions locales, comme celle de l'hydraulique, de celui du laboratoire des eaux de l'université, de la Seaal etc., ayant eu à animer des débats très riches sur la situation hydrique que vit la Kabylie, et le potentiel dont elle regorge et le moyens à mettre en œuvre pour son exploitation, afin de répondre à un besoin urgent en matière d'alimentation en eau potable des populations soumises à un véritable stress hydrique. Dr Abdelkader Saâdallah, qui a exposé une étude faite sur le potentiel hydrique du massif du Djurdjura, qui, selon le conférencier, serait estimé, au bas mot à pas moins de 30 milliards de mètres cubes. Cette énorme quantité serait emmagasinée dans les entrailles de la chaîne karstique du Djurdjura s'étalant du col de Chellata (Béjaïa) jusqu'aux gorges de Lakhdaria (Bouira), en passant par les monts de Lalla Khédidja (Tizi Ouzou). Le réservoir chevaucherait, donc, les trois principales wilayas de la Kabylie, et son exploitation ne serait pas impossible, toujours selon le conférencier qui a avancé que l'achèvement des travaux de l'étude ayant suscité un vif intérêt de chercheurs des universités de Tizi Ouzou et de Constantine, reste inhérent à l'acquisition d'appareils de fabrication chinoise pour une valeur de 13.000 dollars. Sans quoi il serait impossible d'arriver à avoir des données fiables sur ce réservoir qu'il voit comme la seule et unique solution pour endiguer la problématique de l'eau. C'est pourquoi il a, d'ailleurs, fait appel aux sponsors et aux autorités publiques pour y contribuer, et, à la même occasion, réitéré son vœu de voir un jour cette richesse exploitée avec comme début le lancement de petits forages. Le chercheur signalera aussi que ses estimations, basées sur des calculs sur la nature des roches, permettent d'affirmer que les réserves aquifères dans ce massif du nord peuvent bien être revues à la hausse et dépasser les 60 milliards de mètres cubes, ce qui a laissé quasiment une partie de l'assistance ébahie par une telle annonce. D'ailleurs lors des débats, le représentant du laboratoire des eaux de l'université Mouloud-Mammeri a récusé ces affirmations sur les quantités emmagasinées dans ce massif montagneux. Le scientifique, qui a également écarté l'option de dessalement de l'eau de mer comme solution immédiate, en raison des surcoûts d'une telle opération, notamment en cette période de crise financière, a, pour ainsi dire, tiré la sonnette d'alarme. «L'eau se fait rare. Il faut aller vers les ressources non conventionnelles. On a recours actuellement à l'eau des bassins de la Mitidja et du Sébaou, mais cela reste de loin très insuffisant», a-t-il déclaré pour mieux défendre sa thèse de la nécessaire et inévitable exploitation des réservoirs perchés.