Le Premier ministre russe effectue, à partir d'aujourd'hui, une visite officielle en Algérie au cours de laquelle le volet économique constituera la priorité des discussions. En effet, Dmitri Medvedev sera accompagné par une forte délégation officielle et de patrons de grandes compagnies russes intéressées par le marché algérien. Le Premier ministre de la Fédération de Russie, qui visitera l'Algérie et le Maroc, devra engager des négociations avec les dirigeants algériens sur la coopération dans l'énergie, du commerce et de l'aide humanitaire, a rapporté hier son cabinet. Le programme de la visite prévoit une réunion de travail avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia, une rencontre avec le président de la République Abdelaziz Bouteflika, des entretiens avec les présidents des deux chambres du parlement, a ajouté le service de presse du gouvernement de la fédération de Russie. «Dans le cadre des négociations avec l'Algérie, il sera discuté des moyens de renforcer davantage la coopération économique et du commerce, de l'énergie, de l'humanitaire et des échanges culturels», a précisé le communiqué. À l'issue de la visite, il est prévu la signature de plusieurs accords entre les départements gouvernementaux, ministériels et des entreprises des deux pays. Lors de cette visite qui durera deux jours, il est question donc de la signature de 8 accords de coopération entre les deux pays. La Russie et l'Algérie, liées par la Déclaration de partenariat stratégique signée en 2001, veulent désormais donner une nouvelle dynamique à leur coopération et au partenariat. «Nous envisageons de signer plusieurs accords de partenariat dans différents domaines. Nous avons la possibilité d'augmenter considérablement le volume des échanges dans les années à venir grâce à de nouveaux secteurs de travail», a déclaré M. Medvedev à l'APS à la veille de son déplacement en Algérie. Le volume des échanges russo-algériens a atteint près de 4 milliards de dollars en 2016. Le Premier ministre russe a estimé à ce propos que «c'est déjà assez bien, mais il faut progresser davantage». L'hôte d'Alger croit d'ailleurs qu'il y a intérêt à développer le partenariat dans plusieurs domaines. M. Medvedev a cité, entre autres, le secteur énergétique nucléaire, l'industrie agroalimentaire, l'extraction de ressources, le transport maritime, les hautes technologies et de l'espace, le bâtiment et l'industrie pharmaceutique. La Russie est prête à étudier des projets concernant la production d'électricité propre par les installations éoliennes ou solaires. Secteur énergétique : tout reste à faire Evoquant la coopération énergétique, il a souligné que «la Russie et l'Algérie sont des exportateurs importants de gaz vers l'Europe». Et d'ajouter : «Ce fait nous aide à coopérer de manière concertée au sein des plateformes internationales telles que le Forum des pays exportateurs de gaz ou l'Opep s'il s'agit du pétrole. La Russie apprécie grandement ce dialogue et les possibilités de trouver des compromis». L'organisation de forums économiques et le renforcement des liens d'affaires entre les opérateurs des deux pays peuvent booster, a-t-il soutenu, le partenariat et poser les fondations de nouveaux projets. Notons que la commission intergouvernementale mixte algéro-russe de coopération commerciale, économique, scientifique et technique a tenu récemment sa 8e session à Alger. Elle a défini à cette occasion «les projets de coopération dans les domaines de l'industrie, des transports, du bâtiment, de la géologie, de l'agriculture, de la santé publique, de la science, de l'espace et de l'informatique». Co-présidé par le ministre de l'Energie Alexandre Novak et le ministre algérien des Finances, Abderrahmane Raouya, cette commission a permis d'approfondir le dialogue et d'aborder l'ensemble des questions qui intéressent les deux pays. Le ministre algérien des Finances a fait part de la disponibilité de la partie algérienne à lever tous les obstacles pour faciliter davantage l'installation des entreprises russes en Algérie. De son côté, le ministre russe de l'Energie a salué l'état des relations algéro-russes. A travers cette visite, la Russie veut renforcer ses liens avec les pays africains, particulièrement l'Algérie, qui est son deuxième partenaire après l'Egypte. L'Algérie pourra compter sur la Russie pour bénéficier de son expertise, de l'accès à ses technologies militaires et en tant que fournisseur de blé. La Russie a battu le record, cette année, en matière de production, avec un résultat de 130 millions de tonnes de blé. Capter les touristes russes par l'Algérie peut aussi booster le partenariat entre les deux pays.