C'est parce que la communauté mondiale se désintéresse des crimes commis au Yémen que la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite continue à cibler les civils. La coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite continue à commettre des crimes de guerre contre la population du Yémen. Les pays occidentaux dénoncent rarement ces crimes. L'ONU, qui reconnaît que la coalition a tué des milliers de civils, exige l'arrêt du génocide, mais n'a promulgué aucune résolution pour l'instauration de la paix. Encouragée par le mutisme de la communauté mondiale, la coalition arabe continue à commettre des crimes, dénoncés par nombre d'organisations non-gouvernementales. Radhya Almutawakel, présidente de l'organisation des droits humains yéménite Mwatana, demande à la France de se porter garante de la mise en œuvre de la résolution sur la lutte contre l'impunité qui a été adoptée fin septembre par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Elle explique que la tragédie humanitaire du Yémen est largement due au désintérêt de la communauté mondiale. Un premier pas a été fait le mois dernier pour que le Yémen ne soit plus ignoré du reste du monde, avec la création par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU d'un groupe d'experts mondiaux chargé d'examiner les crimes par toutes les parties à ce terrible conflit. La communauté mondiale a enfin envoyé un message clair aux belligérants : les Saoudiens et la coalition arabe, qui soutiennent l'actuel président yéménite Hadi, écrit Mediapart. L'Arabie saoudite n'a pas accepté l'enquête sur les crimes contre l'humanité perpétrés au Yémen, et menacé de sanctionner les pays partisans de la résolution de l'ONU. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, le Jordanien Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé à plusieurs reprises à la création d'une commission d'enquête internationale sur les violations des droits de l'Homme au Yémen, où l'Arabie saoudite intervient militairement contre les rebelles houthis avec ses alliés du Golfe depuis le printemps 2015. «Un projet de résolution néerlando-canadien, présenté lors de la session de la Commission qui s'achève vendredi, prévoit la création d'une enquête sous l'égide de l'ONU. L'adoption du projet de résolution présenté par les Pays-Bas et le Canada devant la Commission des droits de l'Homme pourrait affecter de façon négative les relations bilatérales économiques avec l'Arabie saoudite», prévient le royaume saoudien dans cette lettre. Ryad, qui n'acceptera pas une telle résolution, appelle de son côté à soutenir l'enquête menée par son allié yéménite, qui selon les Nations unies manque de crédibilité. Pour John Fisher, directeur à Genève de l'ONG Human Rights Watch, la menace saoudienne est honteuse. «Il est scandaleux que l'Arabie saoudite cherche à utiliser les sanctions politiques pour intimider les pays et les inciter à ne pas soutenir une enquête internationale qui pourrait mettre un terme aux violations des droits de l'Homme», a-t-il noté. L'Arabie saoudite est assurée du soutien de Washington avec le contrat de 460 milliards de dollars d'armes. Nombre d'organisations non-gouvernementales ont lancé un appel pour le boycott militaire de l'Arabie saoudite. L'initiative est refusée par Washington.