La croissance du Produit intérieur brut (PIB) de l'Afrique du Nord devrait se maintenir à 3,1% en 2017 (même taux enregistré en 2016) avant de monter à 3,6% en 2018, a indiqué la Banque africaine de développement (BAD) dans ses perspectives de croissance publiées sur son site web. En 2016, l'Afrique du Nord a enregistré un taux de croissance de l'ordre de 3,1%, grâce à la reprise économique en Egypte (croissance de 4,3%) et en Algérie (3,3%), précise la BAD. Toutefois, cette banque régionale met en garde contre les incertitudes politiques persistantes et une réduction de la production pétrolière en Libye, qui continuent de peser sur la croissance dans la région. La Libye pourrait même enregistrer une croissance négative de -4,9 % en 2017 et de -3,9 % en 2018, selon la BAD. Quant à la croissance du PIB de tout le continent africain, il devrait se situer à 3% en 2017 (contre 2,2% en 2016 et 3,5% en 2015), avant de monter à 3,7% en 2018. Les perspectives économiques de l'Afrique se sont améliorées en 2017 par rapport à 2016 et elles devraient encore s'améliorer en 2018, note la BAD. Les ajustements apportés aux prévisions antérieures font suite à la publication de nouvelles données par certains pays clés qui sont l'Algérie, le Nigéria et l'Egypte, explique l'Institution financière. Ces pays représentent près de 50% du PIB du continent et qui ont revu à la baisse leurs prévisions pour 2017 et 2018, selon Abebe Shimeles, directeur par intérim chargé des Politiques macroéconomiques, de la prospective et de la recherche à la BAD. Toutefois, la performance globale du continent se révèle favorable quand on la compare à la croissance économique mondiale, dont les projections se situent à 3,5% pour 2017 et à 3,6% pour 2018. La BAD attribue l'essentiel de la reprise économique de l'Afrique à plusieurs facteurs. Il s'agit de redressement de l'économie mondiale et la fin du tassement des prix des produits de base intervenus depuis 2014. Pour rappel, dans le rapport «perspectives économiques en Afrique», publié en mai 2017, il a été indiqué qu'il faut procéder de toute urgence et de manière soutenue à une diversification économique et à une transformation structurelle pour éviter la répétition de phases successives d'expansion et de récession dans le sillage de la volatilité des prix des produits de base. Une demande intérieure soutenue et des investissements publics réguliers dans les infrastructures ont également contribué au maintien de la croissance dans plusieurs pays, souligne la BAD. Au-delà de l'accumulation de capital physique, la productivité de ces investissements s'avère importante pour une croissance durable et doit rester un domaine politique prioritaire, note la même source. «Les déficits budgétaires et des comptes courants devraient se résorber grâce à un regain de vitalité des exportations et à une hausse des recettes publiques. Mais pour autant, les gouvernements africains doivent résister à la tentation de se rattraper sur les dépenses qui avaient été suspendues ces deux dernières années, car les déficits s'en verront autrement exacerbés», affirme la BAD. Par région, le rapport indique que l'Afrique de l'Est demeure la région qui connaît la croissance la plus dynamique estimée à 5,1% pour 2016 et elle devrait atteindre 5,4% en 2017 et 5,8% en 2018. Une forte demande intérieure et des dépenses publiques élevées dans les infrastructures sont les principaux facteurs de cette croissance en Afrique de l'Est, explique la BAD. Elle est suivie de l'Afrique du Nord qui a enregistré le deuxième plus fort taux de croissance. Pour ce qui est de la croissance de l'Afrique australe, elle est restée «mitigée» à 0,9% en 2016, contre 1,6% en 2015. Toutefois, une amélioration escomptée de la performance de l'Afrique du Sud, avec un taux de croissance de 0,3% en 2016, de 1,2% en 2017 et 1,3% en 2018, devrait relancer la croissance globale de cette région du continent. La croissance dans cette région devrait atteindre 2% en 2017 et 2,3% en 2018, une amélioration portée par une production minière accrue qui fait suite à une légère hausse des prix des produits de base, selon les prévisions de la BAD. De même, en Afrique de l'Ouest et Afrique centrale, régions où la production de pétrole tient un rôle central dans l'économie, la croissance a fortement baissé, passant de 0,5% en 2015 à 0,4% en 2016. Dans cette région, la récession économique au Nigeria a complètement masqué les très bonnes performances enregistrées en Sierra Leone, au Togo, en Côte d'Ivoire et au Sénégal, ces deux derniers pays affichant les économies à plus forte croissance de la région.