L'Afrique a maintenu, en 2016, sa position de deuxième région en matière de "croissance rapide" derrière l'Asie du Sud. La Banque africaine de développement (BAD) a fortement contribué au financement de projets privés, notamment en Afrique du Nord. Seulement, l'institution aura été généreuse avec certains pays. Mais pas assez avec d'autres. Qu'on en juge : au tableau des contrats privés financés par la BAD, dans l'intervalle 2012-2017, le flux financier a profité au Maroc qui en a capté 13,6%. En décembre 2016, le portefeuille pour l'Afrique du Nord s'élevait à plus de 7 milliards de dollars pour 156 projets et dons. Le Maroc a bénéficié de la plus grande partie des approbations (34,7%), suivi de l'Egypte (28,4%) et de la Tunisie (23,1%), est-il écrit dans le rapport annuel de la BAD. L'Algérie, qui a fait son retour au guichet d'emprunt de la banque après plus de dix années d'absence, a compté pour 11% du portefeuille actif, la Mauritanie recevant les 2,8% restants, y est-il mentionné. Les approbations en 2016 se sont élevées à près de 3 milliards de dollars, soit une hausse de 82,9% par rapport à 2015, du fait d'opérations d'appui budgétaire importantes dans la région. En 2016, les principales activités opérationnelles de la banque ont permis d'aider les six pays à faire face à leurs grandes priorités en matière de développement, tout en restant dans la ligne de la "Stratégie décennale et du Top 5". Le document souligne, par ailleurs, que l'Afrique a maintenu, en 2016, sa position de deuxième région en matière de "croissance rapide" derrière l'Asie du Sud. Le rapport, qui a également analysé les perspectives économiques du continent, les activités de la banque, le profil financier et les activités du marché des capitaux, précise que le continent a enregistré en moyenne une croissance du PIB estimée à 2,2% en 2016, comparativement à une progression de 7,1% enregistrée par l'Inde. Les économies développées ayant atteint une évolution moyenne de 2%. Le document prédit également que la croissance des économies africaines devrait en moyenne progresser de 3,4% en 2017 et de 4,3% en 2018, principalement grâce à la demande intérieure et aux niveaux d'activité de certaines nations, en particulier celles de l'Afrique de l'Est. "Bien que les ressources naturelles et les matières premières soient encore des facteurs majeurs, leur importance a diminué alors que les facteurs domestiques, y compris la demande de consommation, ont pris un rôle important", a expliqué Charles Boamah, vice-président de la BAD, cité dans ce rapport. Par sous-région, c'est l'Afrique de l'Est qui mène le bal avec une moyenne de croissance du PIB réel de 5,3%, portée par une forte performance de l'Ethiopie, de la Tanzanie, ainsi que de Djibouti. S'ensuit l'Afrique du Nord, avec une moyenne de 3,3%, grâce à la reprise de l'activité économique en Egypte (4,3%) et en Algérie (3,5%), malgré les incertitudes politiques persistantes, souligne l'institution financière multinationale. Youcef Salami