Une centaine de jeunes chômeurs de la commune d'El Daya, dans la daïra de Telagh, à 50 km à l'est de Sidi Bel Abbès, ont bloqué avant-hier matin la circulation sur la route menant à Telagh à l'aide de pneus brûlés et autres objets. Les jeunes ont exprimé leur ras-le-bol du chômage qui les lamine et croient déceler du favoritisme dans les recrutements effectués par le bureau de main-d'œuvre dans une entreprise privée qui a ouvert ses portes récemment : «C'est la discrimination qui nous a poussés à sortir dans la rue», tonne Houari, un jeune chômeur. Et un autre d'ajouter : «A chaque fois que nous postulons, nous sommes renvoyés du portail même des entreprises. Personne ne veut nous recevoir.» A défaut de déverser leur colère directement sur les parties incriminées, les jeunes mécontents ont orienté leur mécontentement sur les entreprises basées dans leur commune et daïra. Ils ont même fermé l'accès à une usine installée dans la commune et empêché ses travailleurs d'y accéder. Mais c'est plus aux pouvoirs publics que ces jeunes désœuvrés voudraient s'adresser. «A chaque fois, nous voyons nos espoirs brisés. Les autorités avancent que le taux de chômage dans notre wilaya est de 16%. Nous les défions de venir dans nos villages et rendre publiques les statistiques qu'ils peuvent y relever. Ils verront que le chômage dans ces contrées oubliées dépasse les 80%», nous a déclaré un jeune qui a pris part à la manifestation. Un autre citoyen de la région reproche aux pouvoirs publics de ne s'intéresser à la population qu'à l'occasion des élections. Un militant politique, rappelle, lui, le cas d'annulation d'un concours de recrutement organisé par l'APC de Telagh, car justement empreint d'irrégularités. Nos interlocuteurs précisent que cette région est infestée de terroristes. «C'est notre lot !» ironisent-ils. Deux heures environ après qu'ils aient investi les lieux, les éléments de la Gendarmerie nationale sont intervenus pour disperser les manifestants dans le calme.