Une centaine de jeunes chômeurs du village de Teurfa, dans la commune des Issers, à 25 km à l'est de Boumerdès, ont bloqué hier matin la circulation sur de la route reliant les Issers à Timezrit, dans la zone industrielle de la localité, à l'aide de pneus brûlés et autres objets. Les jeunes ont exprimé leur « ras-le-bol du chômage qui (les) lamine » et croient déceler du « favoritisme » dans les recrutements effectués par le biais du bureau de main-d'œuvre dans une entreprise privée qui a ouvert ses portes récemment, disent-ils. « C'est la discrimination qui nous a poussés à sortir dans la rue », tonne Rabah, un jeune chômeur. Et un autre d'ajouter : « A chaque fois que nous postulons, nous sommes renvoyés du portail même des entreprises. Personne ne veut nous recevoir. » A défaut de déverser leur colère directement sur les parties incriminées, les jeunes mécontents ont orienté leur mécontentement sur ladite entreprise basée dans la zone industrielle de leur commune. Ils ont même fermé l'accès à cette usine et empêché ses travailleurs d'y accéder. Mais c'est plus aux pouvoirs publics que ces jeunes désœuvrés voudraient s'adresser. « A chaque fois, nous voyons nos espoirs brisés. Les autorités avancent que le taux de chômage dans notre wilaya est de 11%. Nous les défions de venir dans nos villages et rendre publiques les statistiques qu'ils peuvent y relever. Ils verront que le chômage dans ces contrées oubliées de Kabylie dépasse les 70% », nous a déclaré un jeune qui a pris part à la manifestation. Un autre citoyen de la région reproche aux pouvoirs publics de ne s'intéresser à la population qu'à l'occasion des élections. Un militant politique, rappelle, lui, le cas d'annulation d'un concours de recrutement organisé par l'APC des Issers car justement empreint d'irrégularités. Nos interlocuteurs précisent que cette région est infestée de terroristes. « C'est notre lot ! », ironisent-ils. Deux heures environ après avoir investi les lieux, les éléments de la Gendarmerie nationale sont intervenus pour disperser les manifestants dans le calme. K. O., M. Z.