Elle ne fait plus peur à personne La JS Kabylie a perdu ses repères. C'est le moins que l'on puisse dire quand on parcourt les articles de la presse nationale qui traitent de ce club si prestigieux. Un prestige qu'il ne doit qu'à son passé au cours duquel il a trusté les titres aussi bien nationaux que continentaux car, aujourd'hui, il n'est plus qu'un club en dérive et livré presque à lui-même. La JSK, qui servait d'exemple de gestion dans les années 1980, au moment de sa mise sous tutelle d'une entreprise publique, l'Eniem pour la citer, ne fait plus rêver grand monde et s'est transformée en une équipe quelconque que plus personne ne craint. Cette JSK, qui aurait dû servir de locomotive pour le lancement du professionnalisme dans le football algérien, ne parvient même pas à se suffire et vit dans une crise financière sans précédent. Les Italiens, qui étaient venus en Algérie dans le but d'y investir par le biais d'une société mixte, se sont aperçus qu'ils risquaient d'aller vers une grosse désillusion, et ont décidé de retirer leurs billes d'un jeu pas très clair du tout. Ces Italiens cherchaient à se lancer mais avec de sérieux atouts administratifs entre les mains. Ils ont vite compris que ce club errait comme une âme en peine dans le bourbier du professionnalisme à l'algérienne où le déficit financier est abyssal. D'aucuns vont se tourner vers la direction de la JSK que préside l'ancien joueur international, Hamid Sadmi, pour dire que jamais ce club n'aurait dû se séparer de son ancien responsable, Moh Cherif Hannachi. C'est aller vite en besogne que de croire que tout allait mieux avec l'ancienne direction. Si la JSK en est arrivée à ce point de déliquescence, l'ancien président en a une grande part de responsabilité. C'est, tout de même, lui qui a choisi de rester à la tête de ce club contre vents et marées et faisant le vide autour de lui. Si de potentiels investisseurs ont préféré éviter ce club c'est qu'ils devaient sentir qu'ils risquaient de n'avoir pas la mainmise sur lui. Hannachi disait toujours qu'il se retirerait le jour où il trouverait quelqu'un qui aime le club et qui est capable de le financer. Au nom de quel droit pouvait-il se permettre de dire qui est bon et qui est mauvais pour diriger la JSK ? Même si lui et sa famille ont servi ce club depuis des décennies, cela ne lui octroyait pas le privilège d'agir à sa guise. La JSK est un club ; elle est née en 1946, avec les couleurs vert et rouge pour affirmer son appartenance au nationalisme algérien en voie de mener une lutte sans merci contre le colonialisme à partir de 1954. La JSK est un club qui a ses martyrs et son histoire qui méritent nettement mieux que ce qui lui arrive aujourd'hui. La sonnette d'alarme est tirée depuis longtemps. Si on n'y prend pas garde, c'est à une descente vers l'oubli qu'on la voue.