A la veille de la COP 23 sur l'environnement A la veille de la COP 23 qui se tiendra dans une semaine à Bonn en Allemagne, l'Organisation des Nations unies (Onu) a tiré la sonnette d'alarme en publiant un rapport prouvant que «les engagements de l'Accord de Paris ne couvrent qu'un tiers des actions nécessaires pour éviter les pires impacts du changement climatique. Le rapport de l'Onu donne une liste des technologies et actions où il faut investir en priorité afin d'éviter le pire. Le rapport «The émissions gap 2017» des Nations unies Environnement a tenu à rappeler à la veille de l'ouverture de la COP 23, qui se déroule à Bonn du 6 au 17 novembre que les décisions prises à Paris lors de la COP 21 n'allaient pas suffire. Ce huitième rapport sur l'écart d'émissions entre objectifs et réalité rappelle que les engagements nationaux ne représentent qu'un tiers de la réduction des émissions nécessaire, d'ici à 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 2°C. Les contributions actuelles rendent «une augmentation de température d'au moins 3 °C d'ici à 2100 très probable», peut-on lire dans le rapport qui rappelle la sortie des Etats-Unis de l'Accord dans quatre ans. La bonne nouvelle est que grâce aux investissements massifs dans les énergies renouvelables, en Inde et en Chine surtout, les émissions de CO2 sont restées stables depuis 2014. Mais, le rapport met en garde contre d'autres gaz à effet de serre, tel que le méthane qui continue d'augmenter. Les auteurs du document qui restent tout de même optimistes, expliquent «qu'un investissement inférieur à 100 dollars/tonne par an dans les bonnes technologies dans les secteurs clé suffirait à réduire les émissions de 36 gigatonnes par an d'ici à 2030, ce qui est plus que suffisant pour combler le fossé». «Si nous investissons dans les bonnes technologies, en nous assurant que le secteur privé est impliqué, nous pouvons toujours tenir la promesse que nous avons faite à nos enfants de protéger leur avenir. Mais nous devons nous en occuper maintenant», explique Erik Solheim, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Il faut rappeler que les secteurs clé sont l'agriculture, le bâtiment, l'énergie, l'exploitation des forêts, l'industrie et les transports. Rien qu'en se concentrant sur les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique des appareils et des voitures particulières, l'arrêt de la déforestation et le reboisement avec des actions à faibles coûts, on «pourrait réduire jusqu'à 22 gigatonnes de CO2 en 2030», estime le rapport. Selon ce document l'urgence reste, la sortie du charbon. Or il reste 6 683 centrales au charbon en cours d'exploitation dans le monde. Si elles sont exploitées jusqu'à la fin de leur durée de vie et ne sont pas réaménagées avec le captage et le stockage du carbone, elles émettront 190 gigatonnes de CO2. Et c'est sans parler des 73 GW supplémentaires de capacité au charbon en construction et 570 GW en pré-construction, répertoriés par les auteurs du rapport à début 2017. Pour ce qui est du réchauffement climatique, la bataille est presque perdue, selon l'Onu. Les engagements pris, à ce jour, par les signataires de l'accord de Paris ne permettent que de couvrir un tiers des réductions d'émission nécessaires pour maintenir le réchauffement de la planète sous les 2°C, indique le rapport des Nations unies. Deux ans après la COP21, qui a abouti à l'accord de Paris pour le climat, l'échec est proche, selon l'ONU. Dans la 8e édition de son rapport sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière d'émissions de CO2, publié mardi 31 octobre, l'organisation prévient que l'écart est «catastrophique» entre les promesses nationales et les réductions qu'il faudrait véritablement opérer pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C.