Salon international du livre d'Alger Le Salon international du livre d'Alger (SILA), qui se tient à la Safex depuis jeudi dernier, draine quotidiennement des centaines de visiteurs. Dans la journée d'hier, on a fait le tour du Palais des expositions où se tient le 22e SILA pour voir quels sont les livres les plus vendus dans le registre romans et histoire. La maison d'édition algérienne qui s'est montrée comme l'une des plus dynamiques depuis la rentrée en Algérie est incontestablement Frantz-Fanon, établie à Tizi Ouzou. Celle-ci a publié le Pamphlet de Rachid Boudjedra, qui a beaucoup fait parler de lui. Ayant animé des vente dédicaces de son Pamphlet, mais aussi de son tout nouveau roman intitulé La dépossession sorti dans la même maison d'édition durant ce salon, Rachid Boudjedra attire un grand nombre de ses lecteurs, mais aussi de curieux pour prendre des photos avec lui. Ce dernier s'est montré disponible pour discuter avec ses lecteurs, se prête volontiers aux selfies, et adopte un style cool. La co-fondatrice de cette maison d'édition, Sarah Slimani, nous a indiqué qu'il «y a des inconditionnels de Boudjedra qui ne peuvent pas rater cette occasion, mais il y a aussi des curieux qui découvrent ses œuvres ces derniers temps. Ces livres sont évidemment les plus vendus dans notre stand durant ce salon. Nous avons aussi le dernier livre de Salah Guemriche, intitulé Aujourd'hui, Meursault est mort qui marche bien», dit-elle. «Les personnes âgées sont la tranche de visiteurs qui en achètent le plus. Il y a aussi des étudiants, notamment en langue française qui affluent dans le stand», ajoute-t-elle. Les prix pratiqués par cette maison d'édition sont accessibles à un large public. Le dernier roman de Rachid Boudjedra est cédé à 700 DA seulement. Une offre variée Le stand de Barzakh, la maison d'édition qui publie les jeunes auteurs algériens faisant le plus de succès à l'étranger, tels Kamel Daoud, Kaouther Adimi ou encore Amin Zaoui est parmi les plus visités. Une des responsables de ce stand avoue que le roman le plus vendu durant ce salon est le dernier livre de Kaouther Adimi, intitulé Nos richesses. Un roman qui rencontre un énorme succès en France, et qui a été sélectionné pour le prestigieux prix Goncourt 2017. Celui-ci est suivi par le dernier roman de Kamel Daoud, Zabor ou les psaumes, qui rencontre également un grand succès en Algérie, mais également au niveau international. En troisième position figure L'enfant de l'œuf de l'écrivain algérien Amin Zaoui. Notre interlocutrice avoue que les citoyens qui achètent ces livres sont des hommes et des femmes âgés, en majorité de la cinquantaine et plus. Par contre, les ventes-dédicaces et conférences qu'ils animent avec ces auteurs provoquent une grande affluence du public toutes tranches d'âge confondues. L'un des stands les plus en vue également lors de ce salon, c'est la célèbre Casbah édition. La directrice Mme Anissa Ameziane avoue qu'il n'y a aucune tranche d'âge des visiteurs sur une autre. «C'est vraiment varié, on reçoit des visiteurs des deux sexes et de toutes les tranches d'âge. Cela s'explique par le fait que notre offre pour les lecteurs est vraiment variée. Nous proposons des livres de différentes natures. Je peux peut-être vous dire qu'il y a une petite domination pour le livre de mémoire et d'histoire, mais elle est vraiment minime», dit-elle. Dans le même stand, les lecteurs peuvent se faire dédicacer les derniers livres de Nadjib Stambouli, Le fils à maman, ou Les phares d'Algérie de Zinou Zebbar et de toutes les dernières parutions de Casbah édition. Les jeunes préfèrent les romans Dans le stand de la maison d'édition ANEP, c'est plutôt les livres d'histoires qui sont les plus demandés. «Déjà, un peu plus de 50% des publications de notre maison d'édition sont des livres d'histoire. Ils sont très demandés lors de ce salon. Mais nous avons aussi des romans, des beaux livres et des livres pour enfants», dit Assia Baz, directrice générale des éditions ANEP. Celle-ci nous confirme également que les ventes-dédicaces qu'ils organisent dans leur stand drainent assez de monde. «Je suis très satisfaite de l'affluence du public sur les ventes-dédicaces. Nous avons eu de très bons retours du public», se réjouit-elle. Chez El Ibriz éditions, la directrice et gérante, et également journaliste, Samira Bendris Oulebsir, affirme que «d'habitude, nous vendons beaucoup plus de livres d'histoire. Mais cette année, exceptionnellement, c'est le dernier livre du romancier et poète, Lazhari Labter, intitulé Hiziya qu'on a vendu le plus». En deuxième position des ventes de cette jeune maison d'édition, vient le recueil de contes philosophiques, de la défunte Meriem Maza, publié par sa mère à titre posthume. La responsable de cette maison d'édition précise que pour les livres d'histoire, ce sont toujours la vieille génération qui s'en procure le plus, mais concernant les romans, il y a plutôt beaucoup de jeunes qui en achètent.