Le fils à maman, ou la voix du sang, de Nadjib Stambouli Le dernier roman de l'écrivain-journaliste Nadjib Stambouli, intitulé Le fils à maman, ou la voix du sang, sorti dernièrement chez Casbah édition vaut réellement la peine d'être lu et relu. C'est un roman de haute facture que vient d'offrir Nadjib Stambouli à ses lecteurs cette fois-ci. Le titre du roman est complètement déroutant, tout comme le roman lui-même. La trame est bordée d'intrigues qui donnent un beau charme au roman. Deux histoires qui évoluent parallèlement : celle de Dina et Aliouet, alias Ali le siffleur. Aliouet a connu un parcours chaotique qui a forgé sa personnalité. Dina est élevée dans l'aisance, à l'abri du besoin. Ces deux personnages se rencontrent, apprennent à se connaître, s'apprécient, sans pour autant pouvoir aller plus loin, car séparés par une fatalité sociale. L'auteur se laisse décrire les personnages et les lieux de manière très subtile. Dans son récit, l'auteur dresse un tableau époustouflant de la Casbah d'Alger, de ses habitants et du mode de vie qui y prévalait. Un mode de vie qui fait partie de notre culture révolue, aux antipodes de l'actuelle, et où la tolérance, le respect et le savoir-vivre sont les maîtres mots. Nadjib Stambouli nous plonge dans cet univers de la vie algéroise dans ses grands jours, regrettée par l'ancienne génération et fantasmée par l'actuelle. Une vie où il est indiscret de demander à quelqu'un son origine ou sa religion. Une vie où la femme est un réel pilier de la maison, et jouissait pleinement des droits qui lui reviennent dans la société algérienne. L'auteur dresse également un très beau tableau de la vie villageoise à travers Tala Romane, village où se déroule la majeure partie de l'histoire. Nadjib Stambouli utilise également des symboles dans son récit, tel le rétroviseur. Un objet nécessaire à voir, et ne pas oublier de consulter tout au long de sa route pour mieux avancer. L'auteur situe l'histoire dans l'époque actuelle, cela, si l'on prend en mesure les passages à la réalité dans les hôpitaux, saturés de monde, sans prise en charge adéquate et d'autres exemples encore. Il donne également une somme d'informations qui placent le récit dans notre époque. L'histoire est écrite avec un style accessible au grand public. Une écriture aérée qui offre un vrai moment de plaisir de lecture tellement l'histoire est attachante et captivante. Le fils à maman, ou la voix du sang est roman de 220 pages qu'on a envie de lire d'un seul trait. Le roman raconte une histoire du genre drame social, avec un style qui a tout d'un beau classique littéraire. A noter que ce roman est le quatrième livre écrit par Nadjib Stambouli. Après avoir publié Impact (Chroniques, Marsa édition), Ma piste aux étoiles (Casbah édition), Le comédien (Casbah édition), voilà qu'il revient avec nouveau roman, publié à l'occasion de la 22e édition du SILA. Ce dernier, édité toujours chez Casbah édition, est disponible dans les bonnes librairies.