Comme on attribue «des chiffres et des lettres» aux listes des candidats aux prochaines élections locales, comme dans le fameux jeu télé de l'ère analogique, les partis dans leur ensemble se sont «ingéniés» à transformer visuellement et mentalement ces «codes» de sorte que les «indigènes» que nous sommes, puissent les retenir pour le jour du scrutin s'ils consentent enfin à aller voter «en masse». Le RCD s'appuie sur le football, cette drogue désormais nationale, et se met en short pour vulgariser son 31. Il prévoit de «gagner» on ne sait dans et à quel stade, par un score de 3 à 1 (sorte de «contraction» du numéro 31 qui lui est attribué), on ne sait encore contre quelle équipe. Le FFS qui se veut consensuel, «quadrille» son champ labouré en 4, dans la quadrature du cercle dans lequel il n'en sortira pas de sitôt. Le MPA ne veut pas être superstitieux en faisant d'un vendredi «13», bien que l'on sera le 24 au lendemain du scrutin, une fête qui plus est, fériée, chômée et payée pour les quelques énergumènes qu'il aura réussi durant la campagne, à flagorner. Le FLN, parti majoritaire dans les assemblées généralement mal élues, quant à lui, fidèle à son discours dit à ses détracteurs : «Cinq dans vos yeux». «Nous sommes les meilleurs, les mieux placés pour remporter comme toujours, les élections (biaisées d'avance), parce que ce sont nous qui avons sorti la France et nous nous réclamons de la légitimité historique», ne cesse de ressasser d'ailleurs, son secrétaire général Djamel Ould Abbès parachuté pour, on dirait, déconstruire ce sigle bruyamment sensible y compris pour le frère ennemi, le RND. Ce dernier qui avait 3 mois quand il a remporté haut la main les législatives de 1997, a hérité paradoxalement en 2017, du chiffre 3. «Jamais une sans trois», pour un Ouyahia auquel on prête beaucoup d'intentions y compris celle de devenir un jour président. Il a soutenu le 3ème puis le 4ème mandat du chef de l'Etat dont il applique aujourd'hui le programme et affirme le soutenir pour un 5ème s'il se représente, comme la loi le lui permet. Divisé puis reconstitué à des fins de «sahwa», le MSP pense débarquer comme en 44, avec armes et bagages dans les APC qui manquent selon lui de finances et…de légitimité. Enfin, Benflis qui n'en a cure des «chiffres et des lettres», même pas son 34 qui l'éloigne un peu de la capitale, a, quant à lui, qui croyait pouvoir un jour devenir président de la République, tout bonnement consenti, ironie du sort… à être parrainé par «l'argent sale» qu'il a fini tout récemment par dénoncer. Il pensait peut-être qu'avec Benyounès comme parrain, il aura le privilège d'empocher…le 13ème mois. Qui sait ? Ceci sans parler des slogans de campagne qui manquent cruellement d'imagination et qui nous renseignent grandement du «souk» que deviendront dans une dizaine de jours, la majorité des APC qui seront gangrénées encore plus cette fois-ci par la médiocrité.