Ouverte dimanche dernier, la deuxième session de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) a terminé ses travaux mardi à 18h30. En trois jours, les membres de l'assemblée ont voté le budget supplémentaire (BS), qui est de l'ordre de 51 milliards de dinars, et ont ouvert un débat général sur le dossier de la santé. A ce sujet, le directeur en charge du secteur a précisé que 6,90 millions de consultations médicales ont été faites en 2008, soit plus que le double de la population d'Alger (2,9 millions d'habitants). Après avoir adopté, dans la soirée de lundi, le budget supplémentaire (BS) estimé à plus de 51 milliards de dinars, les élus de l'APW ont débattu mardi du dossier de la santé dans la capitale. De 9h50 à 17h, les présents ont écouté une synthèse du rapport de la commission créée à cet effet, assisté à la présentation d'un exposé détaillé préparé par le directeur de la santé et de la population de la wilaya (DSP), Lakehal Rabia, et participé au débat qui s'en est suivi. A la fin, il a été décidé de laisser ouvert à la discussion ce dossier «sensible» durant les prochaines sessions de l'APW. En fait, cette proposition a été faite par la commission qui avait travaillé sur l'état des lieux de la santé dans la première ville du pays. Ses membres se sont déplacés dans les structures de soins, ont discuté avec leurs gérants et interrogé le DSP qui a refusé de leur donner le programme de la direction, les invitant à faire un constat de terrain. Ainsi, la commission a estimé que l'implantation des structures de soins sur le territoire de la capitale est acceptable mais «non équilibré», qu'il existe des dysfonctionnements dans le gestion des maternités et une non-prise en charge des malades cancéreux (CPMC de Mustapha Pacha) où les rendez-vous vont jusqu'à une année d'attente. Selon le rapport de la commission, le CPMC – le seul centre à l'échelle nationale –- prend en charge 1000 malades par jour et ne dispose que de 465 lits. «Même les bureaux administratifs sont utilisés pour les soins», révèle-t-on. Dans un exposé qui a pris plus de deux heures, le DSP a expliqué le programme de sa direction. Selon lui, jusqu'ici, la capitale dispose de quatre centres hospitalo-universitaires (CHU), de treize hôpitaux et de soixante-quatorze polycliniques. Le tout avec une capacité d'accueil de 8670 lits, dont 7794 dans le secteur public, soit un taux de 90%. Ceci donne théoriquement 1 lit pour 399 habitants de la capitale (2,9 millions de résidants en 2008). D'après les données de la DSP, c'est l'équivalent du double de la population de la capitale qui ont été auscultés durant l'année 2008. Par les chiffres, il a été donc enregistré 6,90 millions de consultations. S'agissant de la santé scolaire, M. Rabia a précisé que 105 unités de dépistage et de suivi (UDS) étaient répertoriées, dont 86 fonctionnaient, tandis que les autres étaient en phase d'aménagement ou d'équipement. Les infrastructures sanitaires de la première ville du pays sont constamment sollicitées par des patients non résidants. A titre d'exemple, plus de 89 000 naissances ont été enregistrées l'année passée. Parmi celles-ci, 15 300 (soit un taux de 17,2%) sont issues de parents venant hors de la wilaya. A ce propos, le conférencier déclare : «Alger est la confluence de tous les dysfonctionnements du pays.» Le gros des patients étrangers à la ville vient respectivement de Boumerdès, Tipaza et Blida. Le DSP a révélé un important programme d'investissement dans les infrastructures (hôpitaux, polycliniques,…). L'effort de l'Etat en la matière est considérable. Pour l'orateur, ce sont les problèmes de gestion et de coordination entre les différents acteurs qui se posent actuellement dans le secteur. Les élus n'ont pas pu discuter réellement du contenu de l'exposé parce qu'il ne leur a pas été révélé auparavant.