S. N. Fouad et L. Baghdad ont été condamnés par le tribunal criminel près la cour d'Alger à 7 et 5 ans de prison ferme pour association de malfaiteurs et kidnapping d'un mineur à Dar El Beïda. L'affaire remonte au 19 novembre 2008, quand la mère de Mohamed Lamine avait reçu un coup de téléphone des ravisseurs de son enfant âgé de 13 ans. Ces derniers lui avaient demandé une rançon de 600 millions de centimes. Affolée, cette femme d'affaires, qui avait des problèmes avec ces beaux-frères concernant l'héritage que lui avait laissé son mari a vite alerté la police qui ouvrit une enquête. Alors que Mohamed Lamine s'apprêtait à partir à l'école, les deux ravisseurs qui le guettaient depuis un moment se sont arrêtés pour le questionner. Mohamed Lamine leur avait répondu que l'endroit recherché se trouvait à proximité de son école. Sans penser au pire, l'enfant avait accepté la proposition des inconnus de monter dans leur voiture. Quand ils sont arrivés au lieu précis, les kidnappeurs ont refusé de s'arrêter. Ils ont foncé en direction de l'est d'Alger. A ce moment, l'enfant avait saisi ce qui lui avait arrivé. Il avait tenté de sauter de la voiture qui roulait à vive allure. Mais il a été vite maîtrisé par L. Baghdad qui lui avait bâillonné la bouche. Face à la nervosité de l'enfant, S. N. Fouad, le conducteur qui avait pris la direction de Sétif s'est retourné pour lui narrer une fausse histoire. «Si tu continues à pleurer, nous allons ordonner à nos acolytes qui surveillent en ce moment ta maison, de tuer ta mère». En entendant cette histoire, l'enfant s'est montré coopératif. De leur côté, les ravisseurs l'avaient bien traité pendant la durée du rapt. Le planificateur de cet enlèvement, S. N. Fouad s'est inspiré d'un article publié dans un quotidien traitant des rançons que les kidnappeurs reçoivent. L'effet de cet article était tellement fort qu'il n'avait pas tardé à réaliser ce qui lui paraissait impossible auparavant. Bien qu'il n'ait jamais eu l'intention de faire du mal à sa victime, en ce sens qu'il n'a été motivé que par l'argent. L'aventure n'avait pas duré longtemps. Le lieu de la séquestration a été identifié grâce à la coopération de l'opérateur de téléphonie Nedjma et les éléments de la police qui ont veillé toute la nuit attendant les appels des ravisseurs. Lors de leur première comparution, les ravisseurs ont reconnu les faits en racontant en détail l'événement. Mais lors du procès, Ils ont reconnu avoir enlevé cet enfant sous les menaces de certaines personnes qui ont des comptes à régler avec sa mère. Sans donner pour autant des précisions sur ces personnes qui pourraient être derrière cet enlèvement. Le représentant du ministère public qui a qualifié l'acte d'un crime abominable dans la mesure où les accusés avaient ciblé un orphelin et sa mère, a requis, en effet, une peine de 20 ans de prison ferme à l'encontre des accusés assortie d'une amende de 2 millions DA.