Dans un rapport daté du 12 juillet adressé à M. Belkhadem, secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, le député Selmane Brahim relate les faits de la réunion tenue le même jour à la mouhafadha de Aïn Defla ayant pour ordre du jour la désignation des membres de la commission chargée de la préparation du congrès de ce parti qui aura lieu au début de l'année 2010. Cet élu accuse le mouhafedh et sénateur Ahmed Hanoufa, de l'avoir menacé avec son arme. En effet, dans ce rapport, dont nous détenons une copie, le député Brahim Selmane reproche au mouhafedh de ne pas l'avoir invité ou convoqué à cette réunion, un acte en contradiction avec la correspondance N°620 du 20 juin 2009 émanant du président de la commission nationale chargée des élus. «Le sénateur, en sa qualité de mouhafedh, m'a attaqué avec des propos vulgaires touchant à ma personnalité et à ma dignité. Dans cette colère, il a brandi son arme devant moi», lit-on dans ce rapport, en précisant que ce geste a été fait en présence de M. Mazouzi Mustapha, représentant personnel de M. Belkhadem. Un autre membre du bureau de la mouhafadha, ajoute ce rapport, a traité le député de pseudo militant du fait que Selmane Brahim, élu indépendant, avait rejoint le FLN trois jours après son élection, à savoir le 20 mai 2007, et ce, malgré les orientations de la centrale qui stipulent qu'il n'y a aucune différence entre les élus du parti et ceux venus des autres partis et des indépendants. Un autre membre de la mouhafadha présent à cette réunion a été également insulté et menacé par le mouhafedh. «Il m'a menacé de me couper la tête à la sortie», affirme M.K. Mohamed. Des secrétaires de kasma et des militants du vieux parti regrettent le comportement de ces élus qui ne font que porter préjudice au FLN, qui comme le souligne le rapport du député Selmane, vit des moments difficiles depuis l'installation de ce mouhafedh à sa tête. «L'on se demande comment un secrétaire local du MDA, qui a rejoint le FLN en 1997, soutenant Benflis lors de la présidentielle de 2004, se retrouve propulsé au poste de sénateur et mouhafedh et président de groupe parlementaire du FLN en plus. Ce parti n'a-t-il pas de militants compétents sincères et intègres ? s'interrogent d'anciens députés. Trois autres membres de la mouhafadha et un député témoignent en faveur du membre de la chambre basse Selmane, alors que plusieurs membres ayant assisté à cette rencontre affirment que le mouhafedh n'a pas sorti son arme et que toutes les accusations portées à son encontre sont fausses et dénuées de tout fondement. «Ils (les deux élus) ont échangé des propos virulents indignes de représentants du peuple, mais je n'ai pas vu d'arme», atteste un militant. Le citoyen qui suit de près cet événement grâce aux colportages des uns et des autres, chacun selon le camp qu'il supporte, ne sait plus qui croire. Nous avons essayé de toucher le mouhafedh mais le siège de la mouhafadha est fermé. «Il est à Alger», nous informera un de ses proches.