Un sénateur mouhafedh FLN qui recourt à son arme pour menacer un autre parlementaire, à Aïn Defla. C'était avant-hier, lors d'une réunion d'installation de la commission wilayale de préparation du congrès. Le Dr Messaoudi, un ex-député de Médéa, qui refuse de se «soumettre» aux instructions du SG du parti. Un retrait collectif, à Mila, en marque de protestation contre le mouhafedh désigné. Des mouhafadhas qui continuent à être dirigées par des personnes non élues. Salah Goudjil, un des caciques, qui proteste contre la désignation de Saïd Bouhadja à la tête de la commission chargée des critères de représentativité et du règlement intérieur du congrès, poste que briguait l'ancien ministre des Transports. Tant d'éléments qui traduisent le malaise que vit le vieux parti en cette veille du 9e congrès. Un congrès que tout le monde, ou presque, voudrait unificateur mais qui semble miné d'avance. Pourtant, le message d'Abdelaziz Belkhadem est clair en ce sens. Le SG du FLN l'avait même signifié lors de sa récente tournée à l'ouest du pays en appelant à «associer les militants à l'élaboration des textes et l'éthique du parti» exhortant «les militants du parti» qu'il invite à « approfondir la réflexion sur ces questions en vue d'élaborer une mouture à soumettre en octobre devant la commission nationale chargée de la préparation du congrès». Un vœu pieux que ne semblent guère partager certains cadres du parti qui «cultiveraient des intentions d'exclusion» avouent certains cadres qui préfèrent garder l'anonymat. Ces commissions de wilaya de préparation du congrès du FLN divisent, encore une fois la base et confirment le conflit qui ne cesse de couver au sein de la maison FLN. Celle-ci se serait «sentie exclue» et prend le chemin de la contestation. Certaines voix s'élèvent déjà pour décrier «la main mise» de certains cadres en dépit de l'appel du secrétaire général Abdelaziz Belkhadem. La formation de ces commissions qui doit débuter le 15 juillet et prendre fin le 10 août a fini donc par excéder les militants qui revendiquent l'élargissement de celles-ci à la base, ce que se refuseraient certains membres de l'instance exécutive. Plusieurs wilayas sont montées en créneau pour protester contre cette «mise en quarantaine» Mais pour l'heure, la question qui hante les esprits des organisateurs du prochain congrès réside dans la nécessaire «mise à niveau» des neuf mouhafadhas gérées par une commission transitoire. Une situation atypique à l'antique formation qui ne saurait tirer la légitimité du futur congrès sans apurer ce «contentieux». Ainsi la tenue des prochaines assemblées générales électives des dites mouhafadhas, jusque-là chapeautées par des cadres désignés par la direction du parti, voici bientôt cinq années. Ce point noir dans l'histoire de l'ex-parti unique a, d'ailleurs, incité le SG du FLN à se prononcer. L'annonce faite par Abdelaziz Belkhadem faisant état de cadres dépêchés prochainement à ces wilayas afin de présider à la tenue des assemblées générales électives a été faite tout récemment par le chef de file du parti. Mais, à ce propos, affirment nos sources qui déclarent qu'«il n'est pas évident que ces élections puissent aboutir du fait de la difficulté rencontrée durant tout ce temps-là et ayant empêché d'élucider la question épineuse tant la contestation est grande». En un mot, «ce qui n'a pu être réalisé en cinq ans, le sera-t-il en quelques jours ?», s'interrogent nos interlocuteurs. Ce à quoi viendrait s'ajouter «la question des mouhafadhas et kasmate élues mais qui n'ont jamais tenu d'assemblée générale en dépit de l'instruction n°3 signée par Belkhadem lui-même», affirme-t-on. Du coup, le FLN se retrouve, une nouvelle fois, à la croisée des chemins face à une grogne que tout le monde pensait avoir été dépassée mais refaisant surface en cette veille de préparatifs du 9e congrès. Le vieux parti est pris dans son propre piège et est confronté à ses propres démons.