Découvrant les statues de cire de leurs parents au musée de Madame Tussauds, les filles Obama n'ont pas pu se retenir. Elles ont piqué un gros fou rire à la vue de la réplique du couple présidentiel. Rigoleront-elles moins à la lecture des archives généalogiques que l'église mormone a offert à leur père ? Non pas parce que les recherches entreprises sur les racines de la famille Obama révèlent les origines françaises de l'actuel locataire du bureau ovale, mais parce qu'elles confirment le lien de parenté qui existe entre Barack Hussein Obama et l'ancien vice-président républicain Dick Cheney. En plus d'avoir des ancêtres communs, ils sont cousins au huitième degré. Pourtant, rien n'aurait pu les lier politiquement. L'un est connu pour être un va-t-en-guerre, doté d'un sens aigu des affaires, l'autre continue de se forger une image d'homme de tous les dialogues. Le premier a pris part activement à l'invasion précipitée de l'Afghanistan, au lendemain de l'effondrement des tours jumelles, le second se donne tout le temps pour définir la nouvelle politique antiterroriste US. Existe-t-il un terrain sur lequel Obama et Cheney auraient pu s'entendre, ne serait-ce qu'aimablement ? En plus de partager une fierté commune à propos de la politique d'enrôlement de Robert Gates (22 000 nouvelles recrues dans les rangs de l'US Army) et d'applaudir les accords américano-indiens sur la défense et le nucléaire, les deux hommes ouvrent grands leurs bras aux anciennes Républiques soviétiques qui ont fait le choix de l'occidentalisation. Ils ne diffèrent pas sur cet «enrôlement» stratégique qui ne plaît guère à la Russie du tandem Poutine-Medvedev. Après que le second ait déclaré que l'armée russe se tenait prête à (re)défendre l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, que seul le Kremlin reconnaît officiellement, le vice-président américain, Joseph Biden, a pris le premier vol présidentiel Washington-Kiev-Tbilissi. Dans sa valise diplomatique, un tas de documents sur lesquels est mentionné noir sur blanc le soutien indéfectible de l'administration Obama aux orangistes et aux porteurs de rose. Ukrainiens comme Géorgiens ne devraient pas avoir d'appréhensions quant au récent rapprochement américano-russe. Il ne s'est pas fait à leur détriment. Dick Cheney peut être fier de son cousin, au huitième degré, l'élargissement de l'Otan doit absolument continuer à l'Est. Quitte à ce que le «Frenchie» Obama demande des sous pour l'Ukraine auprès de l'Européen Nicolas Sarkozy ou s'engager à être plus présent si de nouvelles hostilités venaient à être rouvertes entre la Géorgie et la Russie. Décidément, la lune de miel entre Obama et Medvedev a été un peu plus brève que prévu. Et ces deux là ne sont pas faits de cire.