La ville de Chlef, chef-lieu de wilaya, sise sur la ligne de feu qui traverse la vallée du Cheliff d'est en ouest d'El Khemis dans la wilaya de Aïn Defla à Mohammadia dans la wilaya de Mascara, semble déserte durant ce week-end : une grande partie de ses habitants s'est ruée ce jeudi matin vers les nombreuses plages de son littoral long de 130 kilomètres. En effet, des dizaines de bus, des centaines de véhicules de tourisme et même des camionnettes transportant des milliers de personnes de tout âge, parfois des familles entières, quittent la ville en prenant la route de Ténès à destination des plages de la wilaya. Bouchghal, El Marsa, El Guelta, Sidi Abderrahmane, Oued Goussine, Oued El Guessab ou Beni Haoua, les endroits préférés des chelfaouis en quête d'une vague de fraîcheur, le thermomètre à Chlef ayant grimpé à 48 degrés. Les commerces sur les grandes artères de la ville sont ouverts mais sans clientèle alors que les cafés sont presque vides. «C'est une semaine exceptionnelle» dit un garçon de café en avouant que les boissons gazeuses des cinq congélateurs ont été servies avant 10 h. «Nous n'avons plus de boissons fraîches à servir, même pas de l'eau», précise-t-il en s'épongeant le front. Les glaces s'arrachent comme des petits pains, des femmes d'un certain âge bousculent pour se faire servir un cornet de crème glacée. Bien que le jeudi soit la journée des affaires, les trabendistes dans le ciment, dans la cigarette, dans les voitures et dans l'immobilier, enfin les affairistes comme on se plaît à les nommer ici se sont dispersés aux environs de 10h30. Les uns ont pris le chemin des plages, d'autres se sont retranchés dans leurs salons fortement climatisés. «Il n'y a rien à gratter aujourd'hui,» signale le cafetier. Pour se rendre à Chettia, Ouled Mohamed, Chorfa ou à Bocca Sahnoune, les usagers du transport urbain souffrent sous un soleil de plomb dans l'attente d'une éventuelle navette : «Les responsables du transport doivent au moins garantir le service avant d'octroyer des autorisations pour les plages à tous les transporteurs» dit un citoyen sans décliner son identité. Un autre citoyen fera remarquer que même les pigeons de la place de la Solidarité Sahat- Ettadhamoun ont disparu ce jour-là. Il à noter que la ville de Chlef qui dispose de nombreuses structures sportives et de plusieurs établissements de la jeunesse n'a pas suffisamment de piscines pour ces milliers de jeunes.