La commune d'El Abadia qui se trouve à 35 km au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya d'Aïn Defla, a connu hier matin une protestation populaire, menée par les habitants de la région qui voulaient dénoncer leur mal vie et le laxisme des autorités. Les habitants de la ville se sont rassemblés devant le siège de l'APC, situé au centre-ville pour exprimer des revendications socioéconomiques, à savoir les problèmes de l'emploi, de l'électricité, du logement et de l' eau potable. Les habitants ont barricadé les principales artères menant de la commune d'El Abadia vers Aïn Defla à l'aide de pierres et de troncs d'arbres, paralysant ainsi la circulation. Les automobilistes ont dû rejoindre leur destination en empruntant des détours sur plus de 10 km. Selon nos sources, les autorités locales ont refusé toute négociation avec les protestataires. Seuls les responsables de la wilaya et les services de sécurité, ont pris langue avec eux. A noter que parmi les grandes lignes de la plate forme de revendications des habitants, figurent le sempiternel problème de l'eau potable, qui n'a pas coulé des robinets depuis plusieurs jours. D'autant plus que ce problème a été signalé depuis deux ans et aucune solution n'a été apportée. A noter que durant la période entre les mois d'avril et juin, plusieurs manifestations populaires ont été déclenchées un peu partout dans les communes de la wilaya d'Aïn Defla. Il s'agit des localités de Birbouche, Oued Djemaa, Khemis Miliana, Tacheta. D'ailleurs, la commune de Khemis Miliana, ville cosmopolite, peuplée d'environ 90.000 habitants, a été assiégée durant 3 jours par pas moins de 250 jeunes et moins jeunes en signe de protestation contre la gestion de la collectivité qui, selon eux, a engendré des problèmes explosifs. Les RN 4 et 14 ont été bloquées à deux reprises. Les contestataires de certaines villes ont verrouillé les locaux de l'APC pendant des heures et exigé une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur les projets octroyés dans le cadre de la relance économique, notamment dans les communes d'Oued Djemaâ et Birbouche. La question qui se pose aujourd'hui, est: «Pourquoi les élus locaux ne se penchent-ils sur les problèmes de la population qu'après l'ultime recours des citoyens à savoir l'épreuve de force?» Le nouveau wali d'Aïn Defla, qui était wali délégué à Bab El Oued aura du pain sur la planche. Son expérience avec l'inondation d'octobre 2002 de Bab El Oued, pourra lui donner des atouts qui l'aideront à régler les problèmes d'Aïn Defla qui peut être qualifiée à juste titre de wilaya sinistrée.